Le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) soutient que le budget de l’État ne peut supporter de verser 40 milliards d’ariary supplémentaires à la société de distribution d’eau et d’électricité. Celle-ci doit trouver d’autres solutions. Que la Jirama demande davantage de subventions, 40 milliards d’ariary supplémentaires selon nos informations, ne risque-t-il pas de nuire à la mise en œuvre du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) ? La Jirama a effectivement émis le souhait de disposer d’une somme additionnelle d’environ 40 milliards d’ariary afin de faire face à des coûts opérationnels accrus, outre les 300 milliards d’ariary déjà prévus dans le cadre de la Loi de finances rectificative (LFR) 2016. D’après la Jirama, cette hausse fait suite à des retards dans la mise en œuvre des réformes prévues ainsi qu’à une augmentation inattendue de ses charges en carburants. Toutefois, les récents développements sur le plan macroéconomique, notamment l’appréciation de l’ariary et l’assèchement de la liquidité bancaire, font que la mise en œuvre du budget rectifié 2016 se trouve déjà sous pression. Elle sera encore plus difficilement soutenable cette année si l’État accommode la Jirama pour ses besoins additionnels. En quoi cette mise en œuvre sera-t-elle difficilement soutenable ? Toute déviation supplémentaire par rapport aux plafonds initialement fixés, obligera l’État à procéder à des coupes au niveau d’autres postes de dépenses. Ces coupes sont nécessaires afin d’équilibrer et de maintenir le déficit budgétaire tel que programmé dans le cadre du programme soutenu par la FEC. Or, ce scénario de coupes additionnelles n’est pas facilement soutenable dans la mesure où, dans le cadre de la LFR 2016, l’État a déjà procédé à certaines coupes pour pouvoir accommoder d’autres dépenses jugées prioritaires. La marge de manœuvre est très faible, dans la mesure où, dans le cadre du programme FEC, on ne pourrait plus toucher à certains postes comme les dépenses sociales où un seuil minimum est requis. Donc, le FMI est contre le versement de 40 milliards d’ariary supplémentaires à la Jirama ? Nous sommes entièrement d’accord avec le ministre des Finances, pour rechercher des solutions alternatives afin de se cantonner aux montants des transferts prévus dans la LFR 2016. Ceci, pour ne pas hypothéquer les dépenses prioritaires qui ont été longtemps mises de côté comme les dépenses sociales et les dépenses d’investissement. Ces solutions pourraient inclure l’accélération des diverses réformes prévues pour assainir la société d’État. Mais sur le court terme, avec les problèmes actuels de délestage, comment la Jirama pourra-t-elle s’en sortir ? La Jirama doit s’organiser à l’interne en ce qui concerne ses dépenses, pour que le plafond de 300 milliards d’ariary ne soit pas dépassé cette année. Mais je réitère que tel qu’il est actuellement, il serait difficile, voire impossible, pour le budget de satisfaire ce besoin additionnel de la Jirama sans que l’État ne soit obligé de sacrifier des dépenses plus importantes. Vous parliez des réformes de la Jirama, où en sont-elles aujourd’hui ? Des progrès ont été réalisés, notamment à travers les augmentations des prix de l’électricité aux mois de juin et juillet. Toutefois, beaucoup de réformes ont pris des retards sur le calendrier initialement prévu. Ce qui a repoussé les effets de leurs impacts sur l’amélioration de la position financière de la société. Pour que la Jirama puisse contribuer efficacement dans la promotion de la croissance, il est plus qu’urgent que l’État passe à la vitesse supérieure en ce qui concerne les réformes et mette en œuvre toutes les recommandations du programme Pagose (ndlr : projet d’amélioration de la gouvernance et des opérations du secteur Électrique) de la Banque Mondiale. Entre autres, l’État doit soigneusement passer en revue les résultats du travail d’audit réalisé sur les différents contrats que la société a passés avec des compagnies privées sur la fourniture d’électricité et, sur la base de cette revue, établir une liste des actions qu’il est nécessaire de mettre en œuvre pour réduire les coûts. « Les citoyens et les industriels veulent voir des résultats concrets à l’encontre des intérêts particuliers bien enracinés. Un signal fort de la part du gouvernement avant la conférence des bailleurs pourrait rassurer les investisseurs. » Le FMI indique également qu’il tient compte des actions de lutte contre la corruption, mais le fait est que l’État semble inactif. Le secteur privé s’est récemment plaint dans les médias de blanchiment d’argent, de concurrence déloyale, etc. La récente mission étant assez spécifique et étant donné que ce n’était pas une mission de revue, nous n’avions pas, malheureusement, eu le temps de discuter avec les autorités des avancées réalisées dans la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre la corruption. Toutefois, au vu de la place que tient encore le sujet dans les nouvelles, et comme le témoigne notamment le communiqué de la semaine dernière du secteur privé sur la concurrence déloyale que ses membres subissent, et dont la principale cause est irrémédiablement la corruption, il est clair que beaucoup reste à faire. Des efforts sont, néanmoins, en train d’être mis en œuvre et donnent des résultats assez probants même si ce n’est pas encore la situation idéale. Il en est ainsi, par exemple, des réformes menées au niveau des administrations douanière et fiscale où les efforts de réduire la corruption se ressentent à travers l’augmentation continuelle du niveau des recettes collectées. La récente mise en place d’un contrat de performance avec certains douaniers au niveau du site pilote du Port de Toamasina constitue une étape importante dans la professionnalisation du métier, mais également dans la mise en place de bonnes pratiques et, à terme, dans l’accroissement des recettes de l’État. C’est une pratique qui a été testée dans beaucoup de pays africains et qui a montré ses résultats. Ce n’est pourtant pas ce que les gens attendent … En fait, Madagascar dispose déjà de beaucoup d’ingrédients nécessaires pour mener à bien la lutte contre la corruption, si on ne parle que des institutions ainsi que des différents outils pour ce faire, notamment les diverses dispositions légales et réglementaires disponibles. Même s’ils ne sont pas parfaits, ils constituent de bonnes bases sur lesquelles les autorités peuvent déjà travailler et avancer. Mais la réforme de la justice doit, bien sûr, se poursuivre. Ce que les citoyens et industriels malagasy veulent voir dans le processus de lutte actuelle, c’est la volonté politique de la mettre en œuvre, avec des résultats concrets, notamment à l’encontre des intérêts particuliers bien enracinés. Le Premier ministre a eu une réunion avec les partenaires techniques et financiers la semaine dernière, et il a réitéré la volonté politique d’aller de l’avant. Un signal fort de la part du gouvernement avant la conférence des bailleurs et des investisseurs pourrait, entre autres, rassurer les investisseurs et avant tout, les citoyens. Pour parler de la conférence des bailleurs et des investisseurs, justement, qu’est-ce qui pourrait faire hésiter ces derniers à venir investir à Madagascar ? Le succès de la conférence des bailleurs programmé pour le mois de décembre dépendra, en grande partie, de la capacité des autorités malgaches à convaincre les partenaires techniques et financiers ainsi que les futurs investisseurs privés, sur la crédibilité à la fois de leurs programmes, de la démarche qu’elles comptent emprunter pour atteindre les objectifs visés, mais aussi et surtout de la volonté réelle qu’elles afficheront à aller dans le bon sens, dans les différents domaines auxquels les partenaires et investisseurs sont sensibles. Ces domaines incluent la règle de droit, la bonne gouvernance avec un accent particulier sur la lutte contre la corruption et la gestion des entreprises d’État, la mise en place d’un climat des affaires propice et stable, la stabilité politique et macroéconomique ainsi que la gestion de la dette publique. Concrètement, qu’est-ce qui pourrait amener, par exemple, un bailleur ou un investisseur à dire à l’issue de cette rencontre qu’il va investir des fonds dans un projet ou dans un autre ? Sur le plan pratique, et afin de maximiser les chances des autorités de convaincre les participants à la conférence, il est nécessaire qu’elles se présentent avec un ensemble de réformes bien définies et bien concrètes qui, non seulement, répondent aux soucis des participants, mais qui correspondent aussi à leurs capacités réelles à les mettre en œuvre. Car il serait inutile de présenter un ensemble de mesures qui, au final, ne pourraient être mises en œuvre, faute de capacités requises. En outre, toutes les mesures de réformes doivent être non seulement sélectionnées mais également priorisées et assorties d’échéanciers bien précis. Les autorités ont déjà établi une liste de projets dits « structurants » qui recensent les projets qu’elles estiment prioritaires. Cette liste servira de base dans cet exercice. Plus les autorités sont précises et cohérentes sur leur programme de réformes et plus ces réformes s’adressent aux soucis et aux questionnements des partenaires et des futurs investisseurs, plus ces derniers se sentiront rassurés et plus ils seront enclins à apporter leurs soutien et investissements au pays. Mais quand on critique, par exemple, le ministre des Finances parce qu’il prend son temps pour signer certains contrats qui engagent l’État, ou parce qu’il prend des mesures plus ou moins impopulaires, peut-on penser que le pays est prêt à s’acheminer vers la bonne gouvernance ? Je pense que les contribuables malgaches doivent s’estimer chanceux d’avoir un ministre des Finances qui défend leurs intérêts, qui fait en sorte que les lois de passation de marché et des partenariats public-privé soient respectées, et qui veille à ce que les impôts qui sont collectés soient utilisés à bon escient et non investis dans des contrats exorbitants qui coûtent chers à l’État. Ceci va garantir que les contribuables bénéficient des retours sur impôts à travers de meilleures infrastructures, plus d’investissement dans l’éducation et la santé, et plus de protection sociale. Jusqu’à maintenant, les contribuables malgaches continuent, par exemple, à subir les effets des contrats faramineux signés à la va-vite, qui souvent ne tiennent pas compte de leurs effets sur les finances de l’État et, de ce fait, sur les contribuables. Aussi, ne pouvons-nous que soutenir tout effort et toute initiative qui vont dans le sens de la transparence et de la préservation des intérêts de la population malgache, comme l’a fait le ministre des Finances en prenant le temps de bien étudier tout contrat engageant l’État. Propos recueillis par Lova Rabary-Rakotondravony
Le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) soutient que le budget de l’État ne peut supporter de verser 40 milliards d’ariary supplémentaires à la société de distribution d’eau et d’électricité. Celle-ci doit trouver d’autres solutions. Que la Jirama demande davantage de subventions, 40 milliards d’ariary supplémentaires selon nos informations, ne risque-t-il pas de nuire à la mise en œuvre du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) ? La Jirama a effectivement émis le souhait de disposer d’une somme additionnelle d’environ 40 milliards d’ariary afin de faire face à des coûts opérationnels accrus, outre les 300 milliards d’ariary déjà prévus dans le cadre de la Loi de finances rectificative (LFR) 2016. D’après la Jirama, cette hausse fait suite à des retards dans la mise en œuvre des réformes prévues ainsi qu’à une augmentation inattendue de ses charges en carburants. Toutefois, les récents développements sur le plan macroéconomique, notamment l’appréciation de l’ariary et l’assèchement de la liquidité bancaire, font que la mise en œuvre du budget rectifié 2016 se trouve déjà sous pression. Elle sera encore plus difficilement soutenable cette année si l’État accommode la Jirama pour ses besoins additionnels. En quoi cette mise en œuvre sera-t-elle difficilement soutenable ? Toute déviation supplémentaire par rapport aux plafonds initialement fixés, obligera l’État à procéder à des coupes au niveau d’autres postes de dépenses. Ces coupes sont nécessaires afin d’équilibrer et de maintenir le déficit budgétaire tel que programmé dans le cadre du programme soutenu par la FEC. Or, ce scénario de coupes additionnelles n’est pas facilement soutenable dans la mesure où, dans le cadre de la LFR 2016, l’État a déjà procédé à certaines coupes pour pouvoir accommoder d’autres dépenses jugées prioritaires. La marge de manœuvre est très faible, dans la mesure où, dans le cadre du programme FEC, on ne pourrait plus toucher à certains postes comme les dépenses sociales où un seuil minimum est requis. Donc, le FMI est contre le versement de 40 milliards d’ariary supplémentaires à la Jirama ? Nous sommes entièrement d’accord avec le ministre des Finances, pour rechercher des solutions alternatives afin de se cantonner aux montants des transferts prévus dans la LFR 2016. Ceci, pour ne pas hypothéquer les dépenses prioritaires qui ont été longtemps mises de côté comme les dépenses sociales et les dépenses d’investissement. Ces solutions pourraient inclure l’accélération des diverses réformes prévues pour assainir la société d’État. Mais sur le court terme, avec les problèmes actuels de délestage, comment la Jirama pourra-t-elle s’en sortir ? La Jirama doit s’organiser à l’interne en ce qui concerne ses dépenses, pour que le plafond de 300 milliards d’ariary ne soit pas dépassé cette année. Mais je réitère que tel qu’il est actuellement, il serait difficile, voire impossible, pour le budget de satisfaire ce besoin additionnel de la Jirama sans que l’État ne soit obligé de sacrifier des dépenses plus importantes. Vous parliez des réformes de la Jirama, où en sont-elles aujourd’hui ? Des progrès ont été réalisés, notamment à travers les augmentations des prix de l’électricité aux mois de juin et juillet. Toutefois, beaucoup de réformes ont pris des retards sur le calendrier initialement prévu. Ce qui a repoussé les effets de leurs impacts sur l’amélioration de la position financière de la société. Pour que la Jirama puisse contribuer efficacement dans la promotion de la croissance, il est plus qu’urgent que l’État passe à la vitesse supérieure en ce qui concerne les réformes et mette en œuvre toutes les recommandations du programme Pagose (ndlr : projet d’amélioration de la gouvernance et des opérations du secteur Électrique) de la Banque Mondiale. Entre autres, l’État doit soigneusement passer en revue les résultats du travail d’audit réalisé sur les différents contrats que la société a passés avec des compagnies privées sur la fourniture d’électricité et, sur la base de cette revue, établir une liste des actions qu’il est nécessaire de mettre en œuvre pour réduire les coûts. « Les citoyens et les industriels veulent voir des résultats concrets à l’encontre des intérêts particuliers bien enracinés. Un signal fort de la part du gouvernement avant la conférence des bailleurs pourrait rassurer les investisseurs. » Le FMI indique également qu’il tient compte des actions de lutte contre la corruption, mais le fait est que l’État semble inactif. Le secteur privé s’est récemment plaint dans les médias de blanchiment d’argent, de concurrence déloyale, etc. La récente mission étant assez spécifique et étant donné que ce n’était pas une mission de revue, nous n’avions pas, malheureusement, eu le temps de discuter avec les autorités des avancées réalisées dans la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre la corruption. Toutefois, au vu de la place que tient encore le sujet dans les nouvelles, et comme le témoigne notamment le communiqué de la semaine dernière du secteur privé sur la concurrence déloyale que ses membres subissent, et dont la principale cause est irrémédiablement la corruption, il est clair que beaucoup reste à faire. Des efforts sont, néanmoins, en train d’être mis en œuvre et donnent des résultats assez probants même si ce n’est pas encore la situation idéale. Il en est ainsi, par exemple, des réformes menées au niveau des administrations douanière et fiscale où les efforts de réduire la corruption se ressentent à travers l’augmentation continuelle du niveau des recettes collectées. La récente mise en place d’un contrat de performance avec certains douaniers au niveau du site pilote du Port de Toamasina constitue une étape importante dans la professionnalisation du métier, mais également dans la mise en place de bonnes pratiques et, à terme, dans l’accroissement des recettes de l’État. C’est une pratique qui a été testée dans beaucoup de pays africains et qui a montré ses résultats. Ce n’est pourtant pas ce que les gens attendent … En fait, Madagascar dispose déjà de beaucoup d’ingrédients nécessaires pour mener à bien la lutte contre la corruption, si on ne parle que des institutions ainsi que des différents outils pour ce faire, notamment les diverses dispositions légales et réglementaires disponibles. Même s’ils ne sont pas parfaits, ils constituent de bonnes bases sur lesquelles les autorités peuvent déjà travailler et avancer. Mais la réforme de la justice doit, bien sûr, se poursuivre. Ce que les citoyens et industriels malagasy veulent voir dans le processus de lutte actuelle, c’est la volonté politique de la mettre en œuvre, avec des résultats concrets, notamment à l’encontre des intérêts particuliers bien enracinés. Le Premier ministre a eu une réunion avec les partenaires techniques et financiers la semaine dernière, et il a réitéré la volonté politique d’aller de l’avant. Un signal fort de la part du gouvernement avant la conférence des bailleurs et des investisseurs pourrait, entre autres, rassurer les investisseurs et avant tout, les citoyens. Pour parler de la conférence des bailleurs et des investisseurs, justement, qu’est-ce qui pourrait faire hésiter ces derniers à venir investir à Madagascar ? Le succès de la conférence des bailleurs programmé pour le mois de décembre dépendra, en grande partie, de la capacité des autorités malgaches à convaincre les partenaires techniques et financiers ainsi que les futurs investisseurs privés, sur la crédibilité à la fois de leurs programmes, de la démarche qu’elles comptent emprunter pour atteindre les objectifs visés, mais aussi et surtout de la volonté réelle qu’elles afficheront à aller dans le bon sens, dans les différents domaines auxquels les partenaires et investisseurs sont sensibles. Ces domaines incluent la règle de droit, la bonne gouvernance avec un accent particulier sur la lutte contre la corruption et la gestion des entreprises d’État, la mise en place d’un climat des affaires propice et stable, la stabilité politique et macroéconomique ainsi que la gestion de la dette publique. Concrètement, qu’est-ce qui pourrait amener, par exemple, un bailleur ou un investisseur à dire à l’issue de cette rencontre qu’il va investir des fonds dans un projet ou dans un autre ? Sur le plan pratique, et afin de maximiser les chances des autorités de convaincre les participants à la conférence, il est nécessaire qu’elles se présentent avec un ensemble de réformes bien définies et bien concrètes qui, non seulement, répondent aux soucis des participants, mais qui correspondent aussi à leurs capacités réelles à les mettre en œuvre. Car il serait inutile de présenter un ensemble de mesures qui, au final, ne pourraient être mises en œuvre, faute de capacités requises. En outre, toutes les mesures de réformes doivent être non seulement sélectionnées mais également priorisées et assorties d’échéanciers bien précis. Les autorités ont déjà établi une liste de projets dits « structurants » qui recensent les projets qu’elles estiment prioritaires. Cette liste servira de base dans cet exercice. Plus les autorités sont précises et cohérentes sur leur programme de réformes et plus ces réformes s’adressent aux soucis et aux questionnements des partenaires et des futurs investisseurs, plus ces derniers se sentiront rassurés et plus ils seront enclins à apporter leurs soutien et investissements au pays. Mais quand on critique, par exemple, le ministre des Finances parce qu’il prend son temps pour signer certains contrats qui engagent l’État, ou parce qu’il prend des mesures plus ou moins impopulaires, peut-on penser que le pays est prêt à s’acheminer vers la bonne gouvernance ? Je pense que les contribuables malgaches doivent s’estimer chanceux d’avoir un ministre des Finances qui défend leurs intérêts, qui fait en sorte que les lois de passation de marché et des partenariats public-privé soient respectées, et qui veille à ce que les impôts qui sont collectés soient utilisés à bon escient et non investis dans des contrats exorbitants qui coûtent chers à l’État. Ceci va garantir que les contribuables bénéficient des retours sur impôts à travers de meilleures infrastructures, plus d’investissement dans l’éducation et la santé, et plus de protection sociale. Jusqu’à maintenant, les contribuables malgaches continuent, par exemple, à subir les effets des contrats faramineux signés à la va-vite, qui souvent ne tiennent pas compte de leurs effets sur les finances de l’État et, de ce fait, sur les contribuables. Aussi, ne pouvons-nous que soutenir tout effort et toute initiative qui vont dans le sens de la transparence et de la préservation des intérêts de la population malgache, comme l’a fait le ministre des Finances en prenant le temps de bien étudier tout contrat engageant l’État. Propos recueillis par Lova Rabary-Rakotondravony