Drame d'Ikongo - Rajoelina promet que l’enquête sera menée à terme


Dans l’écrin de l’Académie militaire d’Antsirabe, le président de la République assure que l’enquête sur la tragédie d’Ikongo sera menée à terme. Des propos déjà affirmés en conseil des ministres, mercredi. L’enquête sera menée à terme. Voilà l’engagement dit par Andry Rajoelina, président de la République, au sujet de la tragédie d’Ikongo. Des mots qu’il a dit dans son discours à l’Académie militaire (ACMIL) d’Antsirabe, samedi. “Je réitère que l’enquête sur ce qui s’est passé à Ikongo est en cours. Elle sera menée à terme”, déclare le Chef de l’État. Des mots qu’il a déjà affirmés en conseil des ministres, mercredi, selon le communiqué de cette réunion hebdomadaire de l’Exécutif. Selon la missive de la présidence de la République, Andry Rajoelina “a insisté sur le caractère impératif de l’ouverture d’une enquête sur ce qui s’est réellement passé afin que des mesures soient prises contre les responsables de ce drame. Le président de la République suivra de près le déroulement de l’enquête afin de connaître la vérité sur l’affaire Ikongo”. Après la consigne donnée en conseil des ministres, le locataire d’Iavoloha a donc affirmé publiquement et de vive voix sa détermination sur le dossier Ikongo. Sur les ondes de la Radio Madagasikara (RNM), dans l’émission “Tsy ho tompontrano mihono”, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, mais aussi porte-parole du gouvernement, a évoqué plusieurs questionnements. Des questions que se posent l’Exécutif sur la tragédie du 29 août, vraisemblablement. “Il y a plusieurs zones d’ombre à mettre en lumière pour connaître la vérité sur ce qui s’est réellement passé à Ikongo”, indique Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo. Parmi les interrogations soulevées par la porte-parole du gouvernement sur le plateau de la RNM il y a, notamment, celles concernant les coups de feu. “Les tirs étaient-ils justifiés ? Était-il nécessaire d’ouvrir le feu sur la foule? Toutes les procédures de dissuasion ont-elles été respectées avant de recourir aux tirs ? ”, lance la ministre de la Communication et de la culture. Préoccupation commune Dans la matinée de ce “lundi noir”, dans le district d’Ikongo, une foule s’est ruée sur la caserne de la gendarmerie. Elle réclamait que lui soient remis quatre individus qui y ont été enquêtés, dans l’idée de les lyncher, selon la version officielle venant des forces de l’ordre. Il s’agit de quatre présumés ravisseurs d’un enfant albinos. Ils auraient aussi assassiné la mère de l’enfant. En réaction, les gendarmes ont ouvert le feu. La légitime défense et la protection d’un site classé zone rouge auraient motivé les tirs. La tragédie d’Ikongo déchaîne les passions. Les avis divergent entre ceux qui condamnent les tirs sur de simples citoyens par les forces de l’ordre, et ceux qui défendent l’usage légitime de la force dans une situation de légitime défense et sur la primeur du Droit sur toute autre considération. “Les assauts populaires contre des sites protégés à l’instar des prisons ou des casernes ne sauraient être justifiés ni défendus. Veiller à ce que pareille violence n’ait plus à resurgir suscite une préoccupation commune”, réagit la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH), dans un communiqué publié, mardi. Comme suggéré par la CNIDH, il est nécessaire de réfléchir sur comment éviter que pareil drame ne se reproduise plus. Des réflexions dans les deux sens. Comment annihiler les vindictes populaires, mais aussi comment doser l’usage de la force par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Dans son discours durant la remise de diplôme aux nouveaux sortants de l’Académie militaire (ACMIL) d’Antsirabe, vendredi, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, a parlé de la nécessité de réfléchir sur l’application de “ripostes graduées”. Dans une déclaration publiée jeudi, le Conseil oecuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) parle de responsabilité partagée. L’Église en appelle ainsi à une prise de conscience générale afin de mettre un terme à la violence, pour rétablir la paix sociale et la sécurité et rétablir le respect de la vie. Toutefois, le FFKM s’adresse particulièrement aux tenants du pouvoir. Aux responsables à tous les niveaux, “à faire régner la vérité afin de rétablir la confiance entre les citoyens et les dirigeants”.
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