Extension du port de Toamasina - De fortes contestations réapparaissent


L’Association des originaires de la province de Toamasina (ADOPT) ressurgit et récuse la continuité du projet d’extension du Grand port. L’environnement serait en jeu. Retour. Après des appels à contestation lancés en 2015, puis 2016 et 2017, l’Asso­ciation des originaires de la province de Toamasina (ADOPT) revient à la charge. Quelques membres font savoir avec des pétitions à l’appui, qu’ils redoutent une forte menace pour la ville de Toamasina avec l’extension du port. « En ce moment où les Japonais passent à la phase de dragage du sable pour la mise en place du nouveau brise-lames, nous tirons encore une fois la sonnette d’alarme sur le danger que cela provoquerait pour l’environnement et pour les habitants directs de la ville de Toamasina. Le dragage de 500 000m3 de sable fera ressortir 6500m3 de polluants dangereux. Nous ne pouvons accepter cela », explique Jean de la Croix Rakotoarison, membre de l’ADOPT. L’agence japonaise de coopération internationale (JICA) a fait savoir qu’au mois de juillet dernier, le Groupement d’entreprises PENTA-DAIHO Joint Venture avec la supervision du Groupement de Consul­tants OCG-ECOH Corpo­ration procèdé à la fabrication de quelque 3400 pièces de « dolos », une forme de blocs en béton qui composeront la barrière devant prolonger le brise-lames de 345m au niveau du môle C a démarré afin de respecter le délai de réalisation de la phase 1 au mois de septembre 2020. Soupçons « Nous continuerons à faire entendre notre voix jusqu’à ce qu’on nous écoute. La récente consultation publique organisée par l’Office national de l’environnement (ONE) a été une opportunité pour expliquer les enjeux environnementaux de ce projet. Ces polluants seront absorbés par les poissons que les habitants consommeront », ajoute encore le représentant de l’ADOPT. Une montée de la mer et d’ensable­ment de pas moins de 40 m d’ici seulement cinq ans a été également évoquée de même que l’ensablement actuel du canal des Pangalanes. « Nous soupçonnons des études truquées présentées à l’ONE pour que la Société portuaire à gestion autonome de Toamasina (SPAT) obtienne le permis environnemental pour ce projet d’extension », fustige encore l’ADOPT. « La disparition du bord allant du boulevard Ratsimilaho jusqu’au devant de l’Auximad est déjà une preuve tangible des impacts de l’exploitation du port à son endroit actuel. Nous proposons de construire un nouveau port au niveau de la baie de l’Ivondro, située à quelques kilomètres plus au Sud, une baie qui a une profondeur en eau de près de 20m et non de 14m comme l’actuel port », finit Jean de la Croix Rakotoarison. « Nous respectons la validation nationale de l’ONE. Nous respectons à la lettre les recommandations et les procédures quant au volet environnemental dans l’exécution de ce projet », explique la JICA.
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