Projet d'attentat - Paul Rafanoharana et six prévenus en détention préventive


Sept accusés dans l’affaire de tentative d’assassinat du chef de l’État, ont écopé d’un mandat de dépôt. Ils sont placés en détention provisoire dans trois prisons différentes. Tsiafahy, Imerintsiato­sika et Man­jakandriana. Ce sont les trois destinations prisées par les sept personnes placées en détention préventive, à l’issue de leur compa­rution devant le juge, hier, au tribunal d’Anosy. Elles font partie des accusés dans l’affaire de tentative de neutralisation de cinq hautes personnalités étatiques, notamment, le président de la République. Apres quinze jours de garde-à-vue et d’enquête, les personnes happes par l’affaire de tentative d’assassinat du locataire d’Iavo­loha ont comparu devant le tribunal d’Anosy, hier. Selon maître Willy Razafinjatovo, dit maître Olala, qui assure la défense de Paul Rafano­harana et celle de son épouse, « le dossier a été directement pris en main par un juge d’instruction ». Il a donc été immédiatement question d'enquête au fond, ou d’une instruction. Présumé être l’un des instigateurs de la tentative d’attentat contre le chef de l’État et de destitution du gouvernement, Paul Rafano­harana ainsi que quelques uns de ses coaccusés sont arrivés à Anosy, vers 11 heures. La zone a été quadrillée par un important dispositif de sécurité, pour l’occasion. Escortés par une importante escouade d'éléments des forces d’intervention de la police, ils sont entrés dans le palais de justice par une petite porte en face de la Radio Madaga­sikara (RNM). C’est par cette même porte que sept accusés sont ressortis, vers 15 heures, toujours fortement encadrés par les éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS). Paul Rafanoharana a été un des premiers à sortir. Il a été suivi, entre autres, par Philippe Marc François, colonel retraité de l'armée française. Tous deux ont pris la direction de la maison de force de Tsiafahy. Ils ont été accompagnés par un troisième coaccusé, qui serait un employé de la Banque centrale de Madagascar. Le général retraité Victor Ramahatra, également, ancien Premier ministre de la deu­xième République, est sorti peu après. Lui, ainsi qu’un officier de la gendarmerie récemment démis de ses fonctions de commandant du Groupe de sécurité et d’intervention spéciale (GSIS), ont été conduits à la nouvelle prison d’Imerintsia­tosika. Deux femmes happées par cette affaire, quant à elles, complètent la liste des sept accusés placées en détention provisoire. Quid des généraux Les deux femmes, dont l’une est l’épouse de Paul Rafanoharana, de nationalité malgache, ont été placées en détention préventive à la prison pour femme de Manjakandriana. Pour des raisons de santé, toutefois, l’autre dame, qui serait de nationalité étrangère, est pour l’heure, prise en charge par un centre hospitalier de la capitale. « Atteinte à la sûreté de l’État, complot pour élimination physique du président de la République et association de malfaiteurs », seraient les chefs d’inculpations principaux retenues contre les prévenus. Maître Razafinjatovo indique, du reste, que Paul Rafanoharana est, aussi, accusé de détention illégale d’arme. Il ajoute, « il ne s’agit que de la première comparution. L'enquête au fond ne fait que commencer. J'espère, toutefois, que l’instruction sera traitée avec la même célérité et que la détention provisoire ne s'éternise pas ». À un média en ligne, maître Razafinjatovo affirme que son client « a soutenu durant la comparution et aux enquêteurs qu’il n’avait jamais pensé à tuer quelqu’un, mais voulait sauver le pays de la corruption et de la mafia ». Durant un point de presse, dimanche, Berthine Razafiarivony, procureure générale de la Cour d’appel (PGCA), d’Antananarivo, a pourtant souligné l’existence de « preuves tangibles », permettant d’inculper les prévenus. Face à la presse, dimanche, la PGCA a indiqué qu’en tout, vingt-et-une personnes sont happées par cette affaire de tentative d’assassinat du Président. Outre les sept prévenus placés en détention préventive, la comparution des autres prévenus dans cette affaire a continué jusqu’aux alentours de 20 heures. Les quelques informations qui ont filtré à l’issue de cette audition marathon par le juge d’instruction rapportent qu’un autre officier de la gendarmerie a bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Quatre éléments du GSIS, qui auraient été mis à disposition de Philippe Marc François, par leur commandant sont placés sous contrôle judiciaire. Les dossiers des prévenus avaient déjà été transmis au juge d’instruction, mardi, en vue des comparutions d’hier. Des sources proches du dossier confient, toutefois, que certains d’entre eux auraient déjà été auditionnés par un membre de l'équipe du parquet d’Antana­narivo, avant les autres. Ce serait le cas de Yvon Randriazanakolona, dit Sareraka, qui aurait été placé sous contrôle judiciaire. Autre personnalité harponnée par cette affaire, le général retraité Ferdinand Razakarimanana a pu rentrer chez lui relativement tôt, hier, selon un de ses proches. Aucune source ne précise sa situation judiciaire, jusqu'à l'heure. Durant sa sortie médiatique, dimanche, la procureure Razafiarivony a indiqué que cinq généraux en exercice sont dans la liste des prévenus. Jusqu'à minuit, hier, aucune information fiable n’a filtré sur l’issue de la comparution de ces officiers généraux.
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