Programme du Gouvernement - Le Premier ministre attendu dans les faits


Christian Ntsay présentera son programme de mise en œuvre de la politique générale de l’État durant la prochaine session extraordinaire. Dans la lettre, mais surtout dans les actes, il devra démontrer que sa reconduction n’est pas par défaut. On ne change pas une équipe qui gagne. Ces mots ont été ceux de Andry Rajoe­lina, président de la Répu­blique, face aux députés, lors de la reconduction de Christian Ntsay, au poste de Premier ministre. Ayant la confiance du chef de l’État, et adoubé par la majorité à l’Assemblée nationale, le locataire de Mahazoarivo a une obligation de résultat. La Constitution dispose que le Premier ministre « met en œuvre la Politique générale de l’État (PGE) ». En référence à la lettre lue par le président de la République au gouvernement, le 31 janvier, la PGE est la traduction en treize objectifs étatiques de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), et ses engagements de campagne. Après avoir passé les six derniers mois dans l’ombre du locataire d’Iavoloha, la manière dont Christian Ntsay va manœuvrer pour briller durant les six prochains mois, est en question. Le grand oral du locataire de Mahazoarivo devant le Parlement, durant la session extraordinaire qui démarrera lundi prochain, devrait apporter une première réponse. Chef de l’administration Il s’agit d’une obligation constitutionnelle à laquelle le Premier ministre doit se soumettre dans les trente jours qui suivent sa nomination. Ce sera le premier grand rendez-vous politique après la rentrée gouvernementale, mercredi. Lors de sa précédente prestation devant l’Assemblée nationale et le Sénat, le 4 février, Christian Ntsay a mis l’accent sur cinq priorités et évoqué la nécessité d’une diplomatie active pour booster le développement. La bonne gouvernance et une meilleure gestion des affaires étatiques, la sécurité, l’économie, l’environnement, et le social ont été soulignés. « L’objectif est clair, rattraper le retard du pays », avait déclaré le chef du gouvernement. Concrètement, le Premier ministre et son équipe devront mouiller un peu plus le maillot pour que les actions gouvernementales soient ressenties par les ménages. Les mois qu’il a fallus pour la confection de l’ordonnance portant loi de finances rectificatives ont, probablement, imposé à l’Exécutif de revoir à la baisse ses prétentions. Le redéploiement de l’armada diplomatique dans les ambassades est encore en attente. Les performances en matière économique et sociale sont toujours, poussives. Le satisfecit du Fonds monétaire international (FMI), sur la stabilité financière du pays est, néanmoins, un bon point. En matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, notamment, au sein de l’administration, la croisade menée par le Premier ministre à chacun de ses déplacements et dans chacune de ses prises de parole a porté son effet durant quelques mois. Seulement, l’administration est retombée dans ses travées depuis quelques temps. Le standard de service annoncé, le 4 février, n’est pas encore effectif. C’est surtout dans la lutte contre l’insécurité et les préparatifs des législatives que Christian Ntsay a été en frontline. Avec le report sine-die des communales, il n’y aura plus d’échéances électorales cette année. Le constat est que, durant le premier semestre de son mandat, le président de la République a démontré qu’il s’active dans la concrétisation de ses engagements, même dans la lutte contre l’insécurité, avec les nouveaux équipements offerts aux Forces de défense et de sécurité (FDS), ou encore, le lancement des puces électroniques permettant de tracer les bovidés. Le Premier ministre à été réduit à un rôle de figuration durant les six derniers mois. Bien qu’ambigüe, la Constitution veut que la PGE soit mise en œuvre par le Premier ministre et qu’il soit le chef de l’administration. À Christian Ntsay donc, de cadencer le rythme de ses ministres afin de concrétiser les projets étatiques. Il lui faudra, aussi, qu’il parvienne à mettre l’ensemble de l’administration au diapason avec la vision d’efficience, de probité et redevabilité martelée au sommet de l’État.
Plus récente Plus ancienne