Agriculture - La mystérieuse «maladie noire» de la vanille


Jismy Desruisseaux, quatrième génération de vanilliculteurs à Commune-Ango, ignore ce qui frappe ses plants. Il voudrait plus d’efforts de recherche sur le sujet. Dans sa main, les gousses noires luisent à la lumière. Jismy Desruisseaux, 42 ans, poursuit la tradition de culture de vanille initiée par son arrière-grand-père en 1850. Dans sa propriété de Commune-Ango, à Sainte-Suzanne, il a terminé sa récolte, qui sèche dans un local tiédi par un bon feu de bois. «La production de 2017 a été très médiocre» regrette M. Desruisseaux. «Avec la belle floraison que j’ai eue cette année, j’avais l’espérance de faire une tonne de vanille noire». C’est-à-dire à peu près le tonnage que faisait son propre père, lorsqu’il exploitait 7 hectares de vanille en culture intercalaire avec la canne à sucre. Il y a 17 ans, Jismy Desrui­sseaux arrête de cultiver la canne. Il préfère consacrer un demi-hectare à la vanille, en culture intensive sous des ombrières, avec les lianes grimpant sur des bois de chandelle. Ce qui fait de lui le plus gros producteur actuel de vanille à Sainte-Suzanne. Mais malgré tous les efforts de l’agriculteur et de ses salariés, il perd chaque année environ 30% de la production attendue, en raison de maladies qu’il n’identifie pas. «Il y a la maladie noire, qui fait noircir les feuilles et les tiges, qui pourrissent. Et il y a la maladie jaune, qui cause le flétrissement des feuilles, quand il y a eu sécheresse» détaille M. Desruisseaux. Selon lui, «cela fait 50 ans que ça existe». En 2017, au lieu du tonnage attendu, il ne pourra vendre que 500 à 600 kg de vanille noire, en raison des pertes occasionnées par ces maladies. Photo à l’appui, nous avons interrogé Michel Grisoni, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) sur la «maladie noire». «Je ne sais pas ce que c’est», reconnaît M. Grisoni. «Ce n’est pas le champignon (colletotrichum) trouvé à Sainte-Rose, sur lequel nous avons travaillé». Le chercheur n’a pas encore pu rencontrer M. Desruisseaux pour affiner la question. À la coopérative Provanille de Bras- Panon, le directeur Jimmy Peribe ignore également ce qui frappe la production de Commune-Ango. © JIR
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