Education - Michel Saint-Lot fustige les maîtres Fram


Le représentant de l’Unicef dénonce l’incompétence des maîtres Fram. Le ministère de l’Éducation nationale affirme l’amélioration du niveau des élèves. Si le niveau des élèves est si mauvais, c’est pratiquement à cause des maîtres Fram, à en croire le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). « Quand on a un illettré qui forme des gens, on a des générations d’illettrés qui sortent », déclare Michel Saint-Lot, devant la presse, vendredi. Il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’incompétence des enseignants qui ont atterri dans le domaine de l’éducation, par le biais de l’association des parents d’élèves. Ils n’ont pratiquement pas reçu de formations, avant leur intégration dans la fonction publique. « On a des fonctionnaires dans certains domaines, qui sont incompétents, en particulier, les professeurs. Lorsque la Banque Mondiale et l’Unicef ont fait un test sur le niveau des professeurs, on a constaté que la plupart d’entre eux n’ont pas la capacité requise pour pouvoir former les enfants. Bon nombre des maîtres Fram ne sont pas aptes à professer », rajoute-t-il. Des enquêtes ont montré, entres autres, que des enseignants non fonctionnaires n’étaient pas capables de faire des additions à deux chiffres. Du progès Et la grande majorité des enseignants ne maîtrisent pas la langue française, qui est, pourtant, la langue d’enseignement. Les élèves en font les frais. L’enquête nationale sur la situation sociodémographique des ménages (MICS) effectuée par l’Institut national des Statistiques (Instat) a montré que seuls 7% des enfants à la primaire jusqu’à la classe de 3ème, ont le niveau requis en apprentissage d’arithmétique. Et moins de 17% des élèves étaient capables de lire le malgache. « L’éducation n’a fait que régresser », déplore Michel Saint-Lot. Face à ces durs propos du représentant de l’Unicef, le ministère de l’Éducation nationale réagit. Il affirme l’amélioration du niveau de lecture des élèves, entre 2019 et 2020. Cela, grâce aux efforts fournis par l’État et les différents acteurs de l’éducation. « Selon les données collectées par l’Unité des évaluations des acquis scolaires (UEAS), 21,1% des élèves de la classe de T2 savaient lire en malgache, en 2019, 20,7% dans la région d’Androy et 23,4% dans la région d’Anosy. En 2020, ces chiffres ont augmenté à 30%, au niveau national, à 44,3% dans la région Androy et 31,7% dans la région Anosy ». Une source auprès de ce ministère affirme, par ailleurs, que la formation est intégrée dans le système de recrutement, pour améliorer le niveau des enseignants. « C’est bien de construire de belles infrastructures. Mais à quoi cela servirait, si les enseignants ne sont même pas aptes à enseigner ? Il vaut mieux apprendre sous un arbre, avec un bon professeur, que d’apprendre dans une belle salle de classe, avec un professeur qui ne maîtrise rien! Ce qui est urgent, c’est de remédier à la mauvaise qualité d’enseignement », réagit une source.
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