Autisme et fratrie


Durant ce mois dédié à la sensibilisation à l’autisme, nous allons voir plusieurs facettes qui permettront aussi de faire avancer le plaidoyer pour la mise en place d’un plan Autisme à Madagascar. Aujourd’hui, parlons des groupes à risque qui présentent le plus de possibilités d’avoir des cas d’autisme. C’est aussi l’occasion de mettre en avant la fratrie des personnes autistes qui, eux aussi voire même plus que les personnes autistes, souffrent de la situation. En effet, beaucoup de fois, on a tendance à nous concentrer sur les seuls membres de la famille ayant ce trouble et on oublie facilement les autres. Notons donc plusieurs groupes à risques face à l’autisme dont les fratries d’enfants avec un diagnostic de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA). Sont aussi parmi ces groupes les grands prématurés, les sujets d’épilepsie infantile, les personnes ayant des syndromes génétiques associés au TSA par exemple celles présentant le syndrome du X fragile. Il existe aussi une association avec d'autres troubles neuro-développementaux dont les Troubles du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ou TDA-H. Finalement, notons les jeunes enfants qui montrent une déviance dans le développement des compétences socio-communicatives. Il est important pour les parents de savoir que 55% de la fratrie peuvent développer un TSA et/ ou Développement atypique. Parmi ces 50%, 20% développent l’autisme et les 35 % développent d’autres troubles à savoir : 15% auront des difficultés sociales, 10% des troubles du langage, 5% un TDA-H et 5% auront un retard global du développement. Les facteurs de risque supplémentaires dans la fratrie se présentent également en rapport au genre. En effet, il y a plus de risque chez les garçons. C’est-à-dire que le risque d’autisme et les développements atypiques sont plus fréquents entre frères. Ces risques augmentent aussi avec le nombre de frères et sœurs affectés par l’autisme. Des recherches très récentes ont mis en exergue des facteurs périnataux et leur association avec l'autisme. Il y a tout d’abord l’âge du père contrairement à la trisomie 21 où c’est l’âge de la mère qui est un des facteurs. Comme mentionné plus en haut, la prématurité est aussi à prendre en cause. Les conditions à la naissance sont aussi très importantes. Certains paramètres sont à considérer. Les chercheurs démontrent que l’accouchement par césarienne à l'âge gestationnel inférieur à 36 semaines (9 mois) est un facteur à risque. Pourtant, l’accouchement par voie basse n’est pas non plus la meilleure option car le manque d'oxygène ou une hypoxie à l'accouchement serait néfaste. Ces facteurs ont un rôle dans le risque d'autisme, il est peu probable qu’ils soient cause principale d'autisme. Les médicaments sont aussi pointés du doigt. Ils sont nombreux mais les plus dangereux sont la Depakine (traitement de l'épilepsie et comme stabilisateur de l'humeur dans les troubles bipolaires) et les médications contre la dépression. Des facteurs potentiellement protecteurs notamment à travers la nutrition sont de plus en plus véhiculés par les chercheurs de par le monde. Pour les femmes enceintes, les suppléments prénataux en vitamines près de l'accouchement pourraient réduire le risque d'autisme. Même si le folate ne protège pas contre les TSA, il peut atténuer d'autres risques chez les mères ou les nourrissons qui sont porteurs de variants génétiques. Également, les acides gras, y compris le groupe des oméga-3 jouent un rôle clé dans le développement neurologique durant la petite enfance et la régulation du fonctionnement cognitif tout au long de la vie. Toutes ces considérations sont à connaitre surtout pour les parents qui souhaitent encore avoir d’autres enfants. Elles permettent aussi de comprendre certains traits, des difficultés ou compétences chez la fratrie des personnes autistes.
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