Professorat  - La gent féminine bouge dans la région Diana


Ces cinq dernières années, les femmes ne cessent de rejoindre les rangs des professeurs à l’Université Nord d’Antsiranana. Certes, on les voit moins parmi les enseignants-chercheurs, mais elles brillent dans les résultats de leurs recherches. [caption id="attachment_78399" align="alignleft" width="300"] La Pr Landy Amélie Soambola et son mari, entourés des membres du jury.[/caption] L’Université Nord d’Antsiranana n’affiche plus un faible taux de féminisation. La situation a nettement évolué car la part de la gent féminine a progressé ces cinq dernières années, et les femmes continuent de rejoindre petit à petit le rang des professeurs. Elles brillent surtout dans les résultats de leurs recherches. Ainsi de la Pr Landy Amélie Soambola qui vient de rejoindre l’Université Nord d’Antsiranana à 42 ans. Poste mérité après la présentation du rapport sur son mémoire intitulé « Bio-écologie des écosystèmes marins de la Baie de Diego » en vue de l’obtention de l’Habilitation à diriger des recherches ou HDR. Cette présentation a eu l’appréciation des membres du jury. Elle représente maintenant un nouveau genre de femmes, qui privilégient carrière professionnelle et réflexion. C’est devant une assistance composée des membres de sa famille, quelques enseignants de l’université et des étudiants que la Pr Amélie Landy Soambola, vêtue d’une robe aux couleurs de l’océan, a présenté ses travaux de recherches. Elle a montré qu’elle maitrise aisément le sujet axé sur les recherches réalisées dans la Baie de Diego, réputée mondialement par sa géomorphologie et pour être la deuxième plus grande après celle de Rio de Janeiro. Après un bref résumé de son curriculum vitae et de son parcours pédagogique et administratif, l’occasion lui a permis de présenter une synthèse des travaux relatifs au domaine écologique et gestion côtière marine de la baie. Cependant, cette zone n’est l’objet actuellement d’aucune protection alors qu’elle est riche en biodiversité et écosystèmes remarquables comme les récifs coralliens et les mangroves. Or, des menaces pèsent sur ces écosystèmes et leurs ressources. Menaces qui se traduisent notamment par la destruction des récifs et des mangroves à des fins commerciales, la surexploitation des ressources halieutiques qui sont encore méconnues au niveau scientifique. Les études effectuées ont été faites dans les quatre principales anses que sont la baie du Tonnerre, la baie Andovobatofotsy, le Cul-de-Sac Gallois et la baie Andovobazaha. [caption id="attachment_78400" align="alignleft" width="300"] La famille, dont son mari (en cravate), était présente.[/caption] Mauvaise gestion Selon le rapport du Pr Nardo Vicente, professeur émérite de l’Université Aix-Marseille et non moins l’un des examinateurs du travail de la Pr Landy Amélie Soambola, cette mauvaise gestion provoque une importante pollution de la baie, en particulier au niveau des estuaires, avec une hyper sédimentation et leur envasement. Il s’avère nécessaire de mettre en place une gestion des pêcheries, en évitant la dégradation des ressources halieutiques, et envisager aussi leur restauration. Les études entreprises par l’enseignante-chercheuse vont dans ce sens, par rapport à ses connaissances scientifiques des écosystèmes et de l’impact des pollutions sur la baie. « J’ai mené ces recherches dans la baie de Diego car elle est encore peu étudiée alors qu’elle dispose d’énormes potentialités qu’elle peut offrir à la région, mais aussi à la nation toute entière par l’exploitation de ses ressources halieutiques et de l’écotourisme, ainsi que des activités portuaires dans la partie septentrionale de la Grande Ile », explique-t-elle. Après avoir lu la synthèse de ses travaux de recherche, écouté l’exposé de l’impétrante et examiné les réponses aux questions posées, le jury, composé de sept professeurs et présidé par la Pr Cécile Manorohanta, a décidé de décerner à la Pr Landy Amélie Soambola le grade HDR. Comme de tradition, l’ancien président de l’université d’Antsiranana lui a remis la toge de professeur. Un riche parcours Après la Pr Cécile Manorohanta, très renommée dans la région, à son tour elle rejoint le groupe des femmes brillantes, natives du Nord à avoir ce titre de Professeur. Elle est également la première professeure habilitée à diriger des recherches au sein de la filière Science Marine de l’Université Nord d’Antsiranana. Cette promotion n'est pas le fruit du hasard. C’est le fruit d’un long parcours de recherches réalisées par la Pr Landy Amélie Soambola depuis 2009, où elle a soutenu sa thèse de Doctorat. Après cette soutenance, elle s’est consacrée à l’étude des ressources de la Baie de Diego-Suarez dans les domaines de la biologie, de l’écologie, de la pêche et l’impact des pollutions, envisageant les possibilités de gestion des ressources. Au niveau de l’enseignement, elle est Maitre de conférences à l’Université d’Antsiranana, toujours depuis 2009. Elle y enseigne la zoologie des invertébrés, la  planctonologie, l’océanographie physique, la biologie marine, la microbiologie marine appliquée et aussi la botanique marine et aquaculture. La nouvelle promue a assuré les activités pédagogiques auxquelles se sont ajoutées ses responsabilités administratives à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Université. Outre sa qualité de responsable du parcours Sciences marines avec la mention science de la nature et de l’environnement, elle est également responsable du parcours Conservation et valorisation de la biodiversité. En 2010-2011, elle occupait le poste de directeur régional des Ressources halieutiques et de la pêche de Diana avant d’être membre du conseil d’administration de l’Unité statistique thonière, de 2014 à 2016. En dehors de sa thèse, elle a effectué de nombreux stages en France, notamment à La Réunion à l’Aquarium de Saint Gilles, et dans l’Hexagone, à l’Institut océanographique Paul Ricard… Dans le domaine de la formation, elle encadre de nombreux étudiants dont neuf en Master-2, seize stages de licence.  
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