Performance - La situation financière de chaque riziculteur étudiée


Données récoltées. Cinq bassins importants en terme de production rizicole à Analamanga, Boeny, dans l’Itasy et dans l’Alaotra, ont fait l’objet d’une étude en six mois débouchant sur une présentation de l’environnement financier et budgétaire vécu par plusieurs centaines de riziculteurs. Dans une semaine, l’étude passera en présentation publique car l’amélioration du sort général de la population passe par la détection de ceux qui détiennent les greniers du pays où le riz est produit. « La productivité moyenne à Madagascar est de 2,7 tonnes de paddy à l’hectare. Il y a énormément d’efforts à faire si ce n’est effectivement apporter au plus près des conseils et des semences. C’est un minimum de 5 tonnes à l’hectare qui est visé, un quasi-doublement de la production de riz qu’il faut bien voir. Plus on va entraîner le riziculteur dans ce mécanisme, plus la production de riz à Madagascar va augmenter, et tout cela sans rien demander car on est sur un modèle économique de type plateforme. On ne va rien demander aux riziculteurs car ils sont déjà très pauvres sans qu’on leur demande de payer pour utiliser une plateforme », argumente Olivier Martin, intervenant lors de l’atelier sur la finance digitale à Madagascar, lancé lundi. Dans l’étude de la situation financière du riziculteur, les informations fournies par celui-ci concernant ses recettes et ses charges sont centralisées sur une plateforme digitale. Procédé scoring La plateforme enregistrant les données sur les riziculteurs dans les cinq bassins rizicoles sert d’intermédiaire entre le riziculteur, ses fournisseurs de service et potentiellement, ses financeurs. « à partir du moment où on a l’historique des activités du riziculteur, où on connaît sa façon de travailler, son dynamisme et son aspect positif, ce sont déjà des informations qui peuvent servir aux institutions de microcrédits. Le scoring du riziculteur va permettre à une demande de crédit d’être étudiée ou acceptée. Le microcrédit va passer à travers une plateforme numérique et son octroi va être partiellement ou totalement conditionné à l’achat de matériaux ou de matériel nécessaires à l’augmentation de la production du riziculteur », affirme Olivier Martin qui dirige l’étude de faisabilité sur la digitalisation de la riziculture à Madagascar sur financement du gouvernement français. Pour le ministre en charge de l’agriculture, Fanomezan­tsoa Lucien Ranarivelo, « insérer l’usage de la technologie dans la planification et l’évaluation de la production rizicole entre dans la logique de recherche de l’autosuffisance alimentaire. 80% de la population sont constitués par des riziculteurs, qui doivent entrer de concert avec l’état car dans deux à trois ans, la reprise de l’exportation de riz est envisagée. Sur le marché local, une stabilité des prix des types de riz reste remarquable ».
Plus récente Plus ancienne