Carte d'identité nationale - La CENI assume et apaise


La Commission électorale cherche à calmer les humeurs politiques. Elle martèle que les anomalies sur les CIN n’entament pas la crédibilité des élections.

Au nom de la transparence. C’est l’une des raisons avancées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), pour expliquer la publication des problèmes concernant les numéros des Cartes d’identité nationale (CIN). Elle parle, également, d’une volonté d’améliorer les choses. Face à la dimension politique prise par cette information, elle exhorte ainsi, au « calme et l’apaisement ». Concédant que sa révélation ait pu conduire à des raccourcis politiques, elle réitère, toutefois, que l’existence d’électeurs ayant le même numéro de CIN « n’enlève en rien la sincérité des scrutins [ni] à la légitimité des élus ». Pour bétonner cette affirmation, elle rappelle qu’un audit d’experts dépêchés par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), avant la présidentielle de 2018, a déjà constaté ces anomalies, mais a soutenu la même conclusion. Face à la presse, vendredi, la Commission a révélé que plus d’un million de CIN ont des numéros similaires. La nouvelle rencontre avec les journalistes a alors, eu pour but d’apporter des éclaircissements pour taire les polémiques. « Les électeurs concernés par cette question ne sont pas des doublons », souligne-t-elle. Initiative collégiale Ecourtant sa mission d’observation électorale, en Guinée, c’est maître Hery Rakoto­manana, président de la CENI, qui a mené la conférence de presse d’hier. Alors que l’un d’entre eux est aujourd’hui, la cible de tirs à boulets rouges, tous les commissaires électoraux ont été présents face à la presse. Le scénario d’hier, aurait été une manière d’affirmer que la Commission assume l’information qu’elle a publiée. Que l’initiative de cette révélation « est une décision collégiale au sein de l’assemblée générale », de l’organe électoral, selon les informations. Une réponse à la question, « pourquoi ne parler de ces anomalies que maintenant », a également, été apportée. Le président de la Com­mission explique ainsi, que comme toutes les élections à suffrage universel direct faites, l’organe s’est fixé comme but de redresser les failles du fichier électoral. Un point qui fait l’objet de critiques systématiques. La CENI, selon ses dires, veut alors profiter de la période de révision annuelle de la liste électorale pour y procéder. Il dédouane, du reste, la Commission des « fautes », inhérentes aux anomalies sur les CIN et se défend, aussi, de toute intention de manipulation. L’existence de ces CIN avec des numéros similaires aurait été constatée depuis la révision systématique de la liste électorale, en 2012. La CENI refuse, toutefois, d’aborder la question sur les sources de ces erreurs « pour ne pas gonfler la polémique ». Les pistes orientent vers d’éventuelles défaillances au niveau des arrondissements et des districts comme probable source des erreurs. La Commission électorale reconnaît qu’elle pourrait avoir une part de responsabilité, notamment. Hery Rakotomanana regrette que la base du processus de délivrance de CIN ou d’inscription dans le fichier électoral se fasse encore à la main. Pour la CENI, la solution est de passer au système biométrique.
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