Maintien de l'ordre - Antananarivo et ses environs quadrillés


Jour et nuit, les Forces de défense et de sécurité sont déployées en nombre à Antananarivo et ses environs. Une mesure imposée par la conjoncture politique, à entendre les explications. Sur le qui-vive. Un déploiement inhabituel des éléments des Forces de défen­se et de sécurité (FDS), est constaté depuis la nuit de mercredi, à Antananarivo et ses environs. Selon les différentes prises de parole des responsables au sein de l’Organe mixte de conception (OMC), d’Antananarivo et de la région Analamanga, cette disposition est motivée par l’intention des opposants au sein de plateforme RMDM, d’organiser « une excursion », samedi. Dans la nuit du mer­credi, les usagers de la route ont été surpris de voir des éléments des FDS postés au niveau de chaque carrefour et rond-point de la capitale, pratiquement. Pareillement, pour les axes de sortie vers les localités qui lui sont limitrophes. La dernière fois que pareil déploiement d’éléments des forces de l’ordre a été vu à Antananarivo, toutefois, c’était durant la période d’état d’urgence sanitaire. Seulement, cette fois-ci, il y a les chars de l’armée et de la gendarmerie nationale, en moins. Sinon, le nombre des hommes sur terrain et la fréquence des contrôles en a impressionné et surpris plus d’un. Dissuasion Le prépositionnement se renforce d’autant plus, sur l’axe menant vers Tanjombato. La plateforme politique d’opposition RMDM, qui compte organiser « une excursion », avec ses partisans, demain, prévoit comme lieu de départ groupé, le parking du Magro, à Tanjombato, avant de rejoindre Imerinkasinina. En marge d’un reboisement, organisé par l’Étatmajor mixte opérationnel de la région Analamanga (EMMO-REG), à Imerintsia­tosika, mercredi, le général Andry Rakotondrazaka, commandant de la Circonscription interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN), à Antananarivo, a annoncé la couleur. Il a affirmé qu’« un dispositif exceptionnel sera mis en place pour préserver la sécurité et prévenir tout trouble à l’ordre public ». Ceci en vue de « l’excursion », que compte organiser l’opposition. Selon les explications de l’officier général, ce dispositif sera mis avant, pendant et après l’événement. Il a mis en garde contre toute intention de casse, de trouble, ou autre agissement contraire à loi, en ajoutant que le cas échéant, « les forces de l’ordre n’hésiteront pas à prendre les mesures qui s’imposent ». Les propos du commandant de la CIRGN ont été renchéris par le colonel Anicet Randrianarivelo, commandant du groupement de la gendarmerie nationale, à Analamanga. À l’issue d’une réunion de l’Organe mixte de conception (OMC), d’Antananarivo, hier, dans les locaux de la préfect ure, le colonel Randrianarivelo a déclaré, « comme d’habitude, lorsqu’il y a pareil événement, des dispositifs exceptionnels sont déployés pour parer à d’éventuels débordement ». L’officier supérieur annonce un déploiement massif d’éléments, le 6 février. À entendre les discours des différents responsables, les autorités misent sur la dissuasion, afin d’éviter une effusion de violence, en conséquence de l’événement organisé par l’opposition, demain. Avec plus de vingt-mille participants inscrits à « l’excursion », un clash entre ces derniers et les forces de l’ordre risque de faire de vives étincelles. Outre les éléments déployés de nuit, les patrouil­les se multiplient, également, le jour. La police militaire est de nouveau de sortie dans les rues de la capitale. Depuis hier, les allers-retours d’un véhicule militaire à bord duquel se trouvent des hommes de la gendarmerie et de l’Armée est remarqué aux alentours du domicile de Marc Ravalomanana, ancien président de la République, et chef de file du RMDM. Quoi qu’il en soit, les opposants sont déterminés à tenir leur rendez-vous. Après de vifs échanges d’argument par presse interposée, Angelo Ravelonarivo, préfet d’Antananarivo, a finalement cédé au fait qu’une « excursion », ne nécessite pas une demande d’autorisation. Après la réunion de l’OMC, hier, le préfet d’Anta­nanarivo a acquiescé au fait qu’il s’agira donc « d’une excursion ». Il ajoute, toutefois, qu’à la moindre incartade, comme un changement d’itinéraire, ou discours politique virulent, « des mesures seront prises », notamment, contre « les meneurs ».
Plus récente Plus ancienne