Jess Flavy One: Du skate-board à la musique


Face cachée. Jess Flavy One ou Tonton Jess, de son vrai nom Jean Charles Tataro Flavien, une star de la musique, âgé de 30 ans, marié et père d’une petite fille de six mois, raconte sa vie de mordu de skate-board, avant de devenir quinze ans plus tard un artiste célèbre. Il a pratiqué assidûment la discipline de 2000 à 2010, et a déjà remporté le titre d’une compétition d’envergure nationale intitulée Big Drop en 2008. Passionné de ce sport extrême, Jess a répété au moins trois fois l’expression « Skate for life » pendant l’interview. Pouvez-vous raconter d’abord votre rencontre avec le skate-board  ? J’avais un ami très proche que j’ai considéré comme un cousin, et c’était lui qui m’a offert son skate-board. Ignorant, j’ai même appelé à l’époque sky le skate-board. J’étais vite envahi pas le virus. Au début, on a travaillé l’équilibre et la technique de base de la discipline. À l’éco­le, quelques amis m’ont aussi influencé. Personne ne nous a appris ou donné des cours à l’époque mais quelques-uns de nos amis ont eu la chance de trouver des vidéos qui nous ont servi de sources d’inspiration pour de nouvelles techniques. Pas comme à présent où on peut surfer facilement sur internet. Comment illustrez-vous votre passion pour cette discipline   ? Dès fois, on jouait six heures dans la journée, avec seulement une demi-heure de pause après trois heures d’entraînement, puis on reprend. Avant, je faisais du skate quatre jours sur sept, alors qu’à présent avec mon travail, la musique et la famille, je ne m’entraîne plus que trois fois par mois. Les sites d’entraînement de l’époque étaient le sous esplanade d’Ankatso et à Ana­lakely où on a pu faire des sauts, des descentes d’escalier, et apprendre de nouvelles figures. Au collège, on séchait même des cours. Le skate-board est un précieux jouet qui coûtait cher, une nouveauté pour nous, à l’époque. Avec la nouvelle infrastructure, le skate-park, j’essaierai de le pratiquer plus souvent. Je compterai même fusionner mes passions du skate et de la musique, cela pourrait devenir de la skate-zik (rire). Comment trouvez-vous le monde du skate-board actuel ? J’encourage les riders de nos jours car ils sont chanceux d’avoir des sites d’entrainement comme ce skate-park d’Ankadifotsy, un endroit destiné spécialement aux différentes disciplines de sports extrêmes comme le skate, roller, trottinette, vélo,… Je vois déjà un malgache qui monte sur la plus haute marche du podium à des compétitions internationales, un malgache que je connais, évolue bien à l’étranger. Avez-vous déjà eu un accident grave  ? C’est inévitable dans la carrière d’un rider. Person­nellement, j’ai déjà fait une chute en glissant sur une barre où il y avait une bavure. Et j’avais la jambe droite déchirée, au niveau du tibia, déchirure longue de plus de dix centimètres. Et une autre blessure grave, dans mon dos du côté de la clavicule gauche, lors d’un raid de rue, sur une descente où un débutant a chuté juste devant moi. Et moi, à mon tour, j’ai glissé sur quatre mètres au moins. Parlons maintenant de compétition ou des titres que vous avez déjà gagnés  ? J’ai pratiqué assidûment le skate-board de 2000 à 2010. Et j’ai participé à beaucoup de concours où j’ai remporté le titre d’une compétition d’envergure nationale intitulée Big Drop, organisée par K-ro en 2008, ainsi que quelques titres en concours de saut et différentes figures. Faute de compétition, les riders organisent aussi des séances de défi entre eux, à Analakely. D’autres regroupements ont également eu lieu comme le raid de rue,… J’étais très actif dans différents clubs de la capitale, au TRX (Tana Riders Extreme) regroupant les férus de vélo, roller, skate, trottinette, au One skate et au BR2S. Serge Rasanda
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