Education - L’EPP Ifaty en grande difficulté


L’offre éducative pour les élèves de l’EPP Ifaty est encore limitée. Les infrastructures manquent, le personnel demande plus de considération. A FENDRE le cœur. L’éco­le primaire publique (EPP) du fokontany d’Ifaty qui abrite la fameuse plage de Mangily se retrouve dans un état délabré. Alors que l’établissement est situé à trente kilomètres de Toliara, les infrastructures semblent appartenir à une autre époque et à une commune lointaine. La plupart des élèves s’assoient par terre faute de tables bancs car il n’en existe que quarante pour trois cent vingt-sept élèves. Une table-banc pouvant comporter trois élèves. «Les premiers arrivés ont le privilège de s’asseoir sur les bancs car il n’y a que cinq tables-bancs par classe. Les retardataires devront s’asseoir par terre » explique Florine, directrice de l’EPP Ifaty. Onze enseignants se partagent la tâche. La classe de onzième avec quatre-vingt-dix élèves est tenue par un seul enseignant. Le nombre des enseignants ne suit pas le nombre d’enfants qui a accru cette année avec la gratuité de la scolarité. De deux cent-trente-trois, il est passé à trois cent­-vingt-sept cette année. Seuls deux enseignants sont contractuels, le reste est payé par le Fram, ou l’association des parents d’élèves. « La participation est de 500 ariary par enfant par ménage par mois mais beaucoup n’arrivent pas encore à payer. Cent élèves seulement sur les deux cent trente-trois l’année dernière ont pu s’acquitter de leurs contributions et quand on a fait le calcul, j’ai eu droit à 20 000 ariary l’année dernière, encore récupérés à la fin de l’année scolaire » explique Faharoa Rafitia, suppléant à l’EPP Ifaty. Politique Pour survivre, Faharoa Rafitia exerce d’autres activités. Il fait un peu de commerce. « Les parents d’élèves sont essentiellement des pêcheurs. Ils n’ont pas les moyens d’envoyer leurs élèves ailleurs ou ils ne les envoient pas du tout. Tant que des élèves se présentent ici pour apprendre, nous nous devons d’être motivés de les enseigner malgré nos conditions » poursuit l’enseignant de la classe de 9ème, qui n’oublie pas de mentionner que ses collègues et lui ont besoin de formations. Même si les conditions d’enseignement sont telles, le taux de réussite au CEPE a été de 87% dernièrement. Pour améliorer un peu les choses, l’Unicef a mis en place deux classes préscolaires pouvant accueillir trente enfants chacune. Les enseignantes ont été formées aux frais de l’organisme. « C’est toujours mieux pour l’enfant de passer par le préscolaire d’abord avant d’entamer la classe de onzième. On leur apprend les bases comme le cercle, le trait, le nom des fruits, les vêtements. Des livres de contes nous ont également été dotés » raconte la jeune enseignante. « C’est toute une politique à revoir. Du calendrier scolaire, aux conditions des élèves en classe jusqu’aux accompagnements de la gratuité de la scolarité » réagit un spécialiste en éducation d’une ONG.
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