Éducation inclusive - Des enfants en situation d’handicap évoluent en milieu scolaire


À Moramanga, des parents constatent une évolution chez leurs enfants. En situation d’handicap, ils sont scolarisés dans des établissements ordinaires. Fenohasina, une fillette de 7 ans, vivant avec un handicap mental et une déficience motrice, a connu un grand progrès après une année de scolarisation, dans un établissement primaire public à Moramanga. «Elle commence à comprendre ce qu’on lui dit. Auparavant, elle vous regardait sans rien comprendre. Il lui arrive de tomber dans l’eau sans comprendre dans quelle galère elle se trouve. Maintenant, lorsqu’on lui dit attention, tu vas tomber !, elle sait faire attention. Désormais, elle peut manger toute seule aussi. C’est une grande chose pour moi », raconte Rosette, la mère de l’écolière, toute fière. Rosette pense que cette scolarisation dans une « école ordinaire » est une bonne chose pour sa fille et pour sa famille toute entière. « Le plus dur lorsqu’on a un enfant en situation d’handicap, c’est l’exclusion des autres. Nous avons subi des humiliations par rapport à l’état de santé de ma fille, et à maintes reprises. J’espère que ça va changer maintenant », enchaine-t-elle. Pour elle, ce n’est que le début d’une réussite pour son aînée. « Je souhaite à ma fille d’aller jusqu’aux études supérieures. » Nirina, une élève de la classe de 7e dans le lycée privé de la FJKM à Moramanga, sourd-muet, a raté l’examen du CEPE pour la session 2018, mais son enseignant affirme qu’elle brille en classe. « Malgré son handicap, elle obtient de bonnes notes. Elle dépasse même des élèves qui n’ont aucun handicap. Je pense que l’incompréhension des instructions à l’examen du CEPE explique son échec», rapporte l’enseignant. Égalité d’accès Trente cinq enfants, âgés de moins de 14 ans et en situation de handicap à Moramanga, ont accès à une égalité d’accès à l’éducation, depuis 2017. Ce, grâce au projet Mahay coordonné par les Églises FJKM et luthérienne et financé par l’organisation Christoffel Blindemission (CBM). Ils ont des problèmes auditifs, visuels, mentaux, moteurs. Ce projet devrait changer le comportement et l’attitude de la société sur l’éducation inclusive, face aux enfants en situation d’handicap. « Nous inculquons ce comportement et cette attitude chez les enfants. C’est plus facile de travailler avec eux », explique Solo Ny Herizo Raharison, proviseur du lycée privé de la FJKM à Moramanga, hier, dans le cadre du lancement de la semaine d’éducation inclusive dans la région Alaotra-Mangoro. Des enseignants ont été formés pour la réussite du projet. « Le travail n’est pas simple avec des enfants qui ont des problèmes moteurs. Nous devrions être équipés de chaises spéciales où ils peuvent s’asseoir pour faciliter l’enseignement », recommande une enseignante. Elle soutient qu’en général, ces enfants en situation de handicap arrivent à suivre le rythme tant bien que mal. 05
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