Peste à Madagascar - Eliane Naika appelle à la vigilance


À propos de la peste, la sensibilisation est de mise pour ne pas isoler la Grande île. Elle est également l’affaire de tout Malgache, opposant du régime ou non. L'ex-sénatrice Eliane Naika est vice-présidente du bureau politique «Tiako I Madagasikara» (ce qui veut dire «j'aime Madagascar»). Parti se trouvant dans l'opposition du gouvernement malgache que préside Hery Rajaonari­mampianina. De passage à La Réunion, l'ex-sénatrice veut sensibiliser les Réunionnais sur la peste dans la Grande Île. «Tout le monde peut venir à Madagascar mais il faut être vigilant», indique t-elle d'emblée. Une vigilance qui passe par des règles d'hygiène simple : se laver régulièrement les mains, ne pas toucher les gens, ne pas les embrasser... Il y a selon elle un fossé entre les déclarations officielles et la réalité sur place. L'État malgache a confirmé mardi le ralentissement de l'épidémie de peste, évoquant une baisse du nombre de morts et de malades. «Il y a une amélioration dans la lutte contre la propagation de la maladie de la peste, ce qui veut dire qu'il y a de moins en moins de malades dans les hôpitaux», a d'ailleurs indiqué à la radio nationale le Dr Manitra Rakoto­arivony, directeur de la promotion de la Santé. Contrôle thermique «Il n'y a presque plus de décès dûs à la peste aussi bien dans les hôpitaux que dans les quartiers ces derniers jours», a-t-il ajouté, tout en invitant les Malgaches «à continuer les assainissements et à rejoindre les hôpitaux pour ceux qui ne se sentent pas très bien». Pour l'opposante Naika, c'est faux. «Il n'y a pas eu un recensement en profondeur. Des décès n'ont pas été comptabilisés. Nous avons 22 régions, 17 ont été touchées par l'épidémie. Beaucoup de gens vivent dans l'angoisse car ils n'arrivent pas à se faire soigner», déplore-t-elle. À Tana, les élèves des établissements privés ont repris les cours depuis lundi. Pourtant, le ministère de l'Éducation avait suggéré de repousser la date de la rentrée scolaire 2017-2018 au 6 novembre. Dans le pays, tous les voyageurs des véhicules de transports en commun doivent passer obligatoirement un contrôle thermique à l'aide d'un thermomètre à infrarouge. Les mêmes contrôles sont appliqués à l'entrée des écoles et des banques à Antananarivo. «Les aides de la communauté internationale ne sont pas suffisantes. Des internes ont été contaminés, des journalistes également». Une contamination accentuée par le manque d'eau. «La pauvreté est réelle. Le pays n'a jamais été aussi pauvre (...) Il faut aider Madagascar. Le peuple malgache ne mérite pas ça», soulignent des Malgaches résidant à la Réunion et soutenant le parti Tiako I Madagascar. Dans l'opposition, on espère le retour au pouvoir de Marc Ravalomanana, dont l'épouse, maire de Tana, est attendue aujourd'hui à une réunion de l'association des maires de La Réunion. ©JIR
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