CARNET DE ROUTE D’UN PARTI EN ACTION - L’ADN sur la route du girofle


Rien n’arrête le parti Arche de la Nation (ADN – Antoka sy dinan’ny Nosy). Avec Edgard Razafindravahy l’équipe poursuit son périple à travers l’île, ne baissant les bras devant aucun obstacle, le parti a pour mot d’ordre : « la base / la population de souche détient toutes les solutions à ses problèmes, elle mérite toute notre attention » Le parti ADN continue sans relâche ses objectifs de connaître les réalités vécues sur terrain par nos compatriotes. Ni l’état des routes, ni l’insalubrité des infrastructures où ont lieu les échanges avec les populations locales, ni les aléas climatiques ne font reculer ses missionnaires. L’ADN veut se donner comme mission celle de porter la parole de ses compatriotes du fin fond du pays, loin des réalités urbaines et des préoccupations des gouvernants. En cette fin du mois d’octobre 2016, la première étape de l’ADN fut Ivoloina, Ambonivato, Antetezambato, Foulpointe et Mahambo. [caption id="attachment_11930" align="aligncenter" width="480"]Edgard Razafindravahy marche aux côtes des populations d’Analanjirofo. Edgard Razafindravahy marche aux côtes des populations d’Analanjirofo.[/caption] Avec son chef de file, la délégation du parti a quitté la Capitale en direction de  Toamasina, principale ville de l'Est du pays à quelques cinq heures de route sur la RN2. Sur cette nationale réputée pour sa végétation luxuriante d’antan on s’aperçoit avec tristesse que beaucoup d’arbres ont été fraichement coupés faisant apparaître un paysage clairsemé, dépourvu de toute sa splendeur d’autrefois. La voie traverse pourtant quelques réserves naturelles qui valent bien le détour, l’équipe regrette de n’avoir pas croisé des visiteurs ou des touristes. Un des principaux axes de développement que préconise ce parti est d’ailleurs de développer le tourisme, source de revenus non négligeables si on n’évoque que cette région gâtée par la nature. Il est impensable de penser que faunes et flores endemiques d’ici n’attirent pas autant ne serait-ce que les scientifiques et les connaisseurs mondiaux ! L’ADN attire l’attention des responsables pour une véritable campagne de communication ciblée pour cette région si près de la Capitale qui doivent intéresser autant les touristes étrangers que les tananariviens eux-mêmes. De même qu’une campagne d’aide à la création d’infrastructures touristiques dans la région serait un levier à la création d’emplois et développements. Une population qui n’y croit plus… Ivoloina se trouve à 12 km au Nord de Toamasina, connu pour son parc zoologique. La délégation du parti ADN a salué le travail de la population qui essaye malgré l’absence de moyens, car très peu de visiteurs, de garder leur précieux parc, leur seule richesse. Ivoloina abrite 13 espèces de lémuriens, en captivité ou en liberté, des tortues radiata et pryxis ainsi que des caméléons. Dans toute cette région, le temps semble s’arrêter, les gens vivent de diverses petites ventes sur les bords de la route en espérant que les quelques voitures de touristes ou de voyageurs fassent des arrêts. Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école faute de moyens. L’arrivée du parti ADN réveille les villageois. Bien qu’ils aient été avertis de leur venue, ils n’y croient pas. A vrai dire très peu croient encore au bienfait de la politique. Mais la sincérité de la démarche de ce parti, de venir voir la population en ces périodes de non élections étonne toujours. On sent une population découragée qui se confie aux responsables de l’ADN sur leur problème de non accès à l’eau, ne parlons pas de l’électricité. Effectivement, quel autre travail que l’agriculture et l’élevage archaiques peuvent-ils faire   l’ADN encourage : « on peut mieux faire, il faut se surpasser, ne pas se contenter du peu ! » A l’instar de ce jeune homme Heritiana Randriamanantahiana, lauréat de l’Anzisha Prize, le prix africain des jeunes entrepreneurs, un vrai modèle pour la base, on en veut des dizaines, des centaines comme lui pour encourager nos paysans, notre jeunesse, notre peuple… pour l’ADN il faut mettre les moyens là où il faut ! « Quand on veut on peut ! » tonne l’ADN si notre gouvernement prend la peine de voir de plus prêt la manière dont on peut sortir nos compatriotes de cette misère ambiante on aura avancé d’un pas ! Vu les multiples potentiels de la région qu’attend-on donc   ? Et pourtant il y a des richesses à exploiter La seconde étape de l’équipe ADN fut Vavatenina, Amborofotsy, Fenoarivo Est. La Nationale 22, route sinueuse et étroite, on y compte pas moins d’une quarantaine de tournants. La bifurcation vers la Route Nationale 5 se trouve à 2km après Mahambo de là 32 km jusqu’à Vavatenina. Le soleil était au zenith, une chaleur étouffante. Comme partout sur le chemin, que ce soit sur les rives de la nationale 22 ou de la nationale 5, la majorité de la population vit de petits commerces. Dans toutes ces localités visitées, la population n’envisage pas l’avenir, un constat bien amer pour un pays !   [caption id="attachment_11933" align="aligncenter" width="480"]Le chef de file de l’ADN tend une oreille attentive à ses compatriotes et leur propose des solutions. Le chef de file de l’ADN tend une oreille attentive à ses compatriotes et leur propose des solutions.[/caption] Le parti ADN veut apporter de l’espoir : « transformer, diversifier vos produits ! » conseille t-on entre autres, effectivement c’est aussi ça la richesse, « nous ne devons pas rester uniquement un pays de matières premières » selon Edgard Rafindravahy. Pour cet ancien entrepreneur aguerri, la transformation des matières premières d’un pays est un premier pas vers le développement. Dans un autre contexte l’ADN préconise la construction d’usines de transformation, la mise en marche des existants (agro-alimentaire mais aussi toutes sortes de matières premières dont le pays regorgent)… un cercle vertueux pour l’ADN pour l’économie nationale : moins de chômage, plus de formation, sources de revenus importants pour le pays. Vavatenina est un peu spécial pour l’équipe ADN. Lors de son passage ici en 2013 en campagne présidentielle Edgard Razafindravahy avait promis de revenir perdant ou gagnant. Promesse tenue et la population n’a pas oublié : « Enfin, vous êtes arrivés chez nous. Nous vous avons attendu longtemps, mais l’important, c’est que vous soyez ici, en chair et en os. Bienvenue Monsieur le Président », a lancé un raiamandreny de la ville. Ici l’accueil se fait en grande salle, la population s’est donné rendez-vous pour rencontrer l’ADN. Ce face à face commence par une brève présentation de l’équipe ADN. Puis les mots de bienvenue des Tangalamena. S’ensuivent les séances de projection permettant à l’assistance de connaître un peu plus le parti ADN, une video retraçant le chemin parcouru du parti pendant un an d’existence, ses actions etc…. L’assistance salue la dimension prise par ce jeune parti en si peu de temps, et le courage dont fait preuve toute l’équipe ADN souvent dans l’adversité surtout lors de ses nombreuses tournées politiques aux quatre coins de l’Île. Du pouvoir aux collectivités ! A Vavatenina, un énorme problème foncier datant d’avant 2013 attriste les villageois, un terrain que certaines personnes veulent s’accaparer or c’est un lieu de divertissement pour tout un village. On rapporte lors de cette rencontre que le Président Rajaonarimampianina avait promis de régler ce problème lors de son passage dans le coin sauf qu’à ce jour malgré de multiples relances rien n’y fait. Et l’on se pose la question, pourquoi faut-il attendre une décision venant de la capitale pour régler un problème se trouvant à plusieurs centaines de km de là   Ne peut-on pas créer une juridiction plus proche du peuple qui règle ses problèmes en si peu de temps L’ADN par son chef de file n’y va pas par quatre chemins : « nous ne pouvons plus continuer comme ça. Cette trop forte concentration de pouvoir engendré par l’Etat unitaire gangrène le pays ». L’ADN fustige la manière dont on a abusé de la patience de la population depuis 56 ans. Le piètre bilan de l’économie nationale, du secteur social, la mauvaise gouvernance sans parler des insécurités en tout genre, est la preuve que durant tant d’années d’indépendance le peuple n’a jamais autant souffert et le changement de dirigeants durant toutes ces années n’ont rien apporté. A Fénérive-Est comme à  Soanierana Ivongo, l’on constate l’absence de tout pouvoir et des moyens aux responsables locaux. Il y a une absence de logique même puisqu’on se demande « pourquoi le siège central du ministère de la pêche se trouve à Antananarivo, et non sur les côtes de la Grande Île, alors que la capitale ne possède pas de littoral   ». Le parti ADN tout naturellement apporte ses explications sur le Fédéralisme Sahaza. La prise de parole des responsables de l’ADN est accueillie par des applaudissements, la symbiose s’est installée entre les deux parties, la population a bien compris que ce parti pense à elle, veut son bien. L’ADN une philosophie qui fait son chemin La dernière étape de ce périple fut la viste d’Ampasina Maningoro, Antanambao I et Soanierana Ivongo. Ampasina Maningory se trouve dans le district de Fénérive-Est. C’est une localité qui se détache d’à peu près 1km de la RN5. Avant de mettre le cap  sur le district de Soanierana Ivongo, Zoky Edgard s’est entretenu avec la petite « fokontany » Tanambao I dont le bureau n’a rien de tel que son nom puisqu’il n’y a pas de mur, la scolarisation des enfants reste problématique puisque les parents ne disposent d’aucune ressource. A Soanierana Ivongo, ancienne grande productrice de vanille, girofle, café, la commune a subi la chute des cours internationaux de ses produits locaux ainsi depuis les paysans ont opté pour une culture de subsistance c'est-à-dire le riz. La ville de Soanierana Ivongo étant un passage obligé vers les villes de Maroantsetra, Mananara Nord ou Manompana et vers l'île Sainte-Marie, on regrette que ce port ne se développe pas plus tout cela par manque encore une fois de politique touristique adéquate alors que le festival de la baleine durant le mois de septembre est un des atouts considérables du coin. Dans cette localité encore tranquille et rassurante la population se plaint de l’absence d’une justice indépendante et impartiale. De même qu’elle se dit préoccupée par l’accès à l’information vraie dû au monopole de l’audio-visuel public. Comme à chacun de ses déplacements l’ADN intéresse la population qui ne demande qu’à discuter, échanger, ainsi l’équipe est restée tard ce soir là à Soanierana Ivongo. Des groupes de jeunes insistent sur la nécessité de mise en place d’une structure locale du parti ADN. Zoky Edgard leur conseille de créer un bureau fédéral indépendant. Il a précisé « que le parti vous appartiendra, l’ADN est le parti du peuple ». Quant à moi, continue Edgard Razafindravahy « je serai toujours prêt à partager mes expériences, en tant qu’ainé, politicien ou ancien opérateur économique». Après tant de chemin parcouru, le parti ADN repart vers la Capitale avec un sentiment certain d’avoir transmis ses idées, ses valeurs à une population avide de changement.La refondation par la base est d’utilité nationale, la population d’Analanjirofo est partante pour une refondation dans le cadre d’une structure fédérale. Rina Rasoava
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