Baccalauréat : L’examen s’achève dans la pénombre


Les sujets de garde sont arrivés en retard dans les centres d’examen. Certains candidats ont commencé à traiter l’épreuve de SVT vers 18 heures. Scandale. L’épreuve de Science de la vie et de la terre (SVT) n’a débuté que vers 18 heures, hier au CEG Ambohi­mangakely. Selon une source, les sujets sont arrivés à 17h30. Les candidats de séries A ont commencé à sortir de leur salle vers 19 heures tandis que ceux de la série D n’ont achevé leur épreuve que vers 21 heures. Les parents ont attendu impatiemment devant le portail. Les candidats ont quand même pu plancher sur les épreuves dans la lumière. Des lampes ont été rajoutées dans certaines salles. Les épreuves de la matinée ont déjà débuté très tard dans tous les centres, pour Antananarivo. Les candidats en étaient déconcertés. « L’épreuve a commencé à 8 heures. D’après l’explication du jury, les sujets n’étaient pas conformes au nombre des candidats et des photocopies ont dû être effectuées », affirme Anja, candidat au lycée J.J. Rabearivelo. Pour certains candidats, leur motivation et le moral se sont émoussés, suite à la perturbation de mercredi. « Le moral n’y est plus. J’ai été tellement surpris car une heure après avoir traité la physique-chimie, le jury a ramassé tous les brouillons avec le sujet. Un autre sujet va le remplacer. Puis après, c’est encore le même sujet que nous avons traité. Je n’étais plus concentré du tout », raconte Tojo, de la série A. Le problème a persisté l’après-midi. L’épreuve de science a été décalée vers 16 heures pour certains centres et s’est terminée à 18 heures. Dès la matinée, les parents ont été prêts à soutenir leurs progénitures. « Mon enfant est en série D et je l’ai raccompagné à son centre à Ankaditany avant d’aller travailler. Même s’il n’est pas parmi les candidats qui doivent attendre le sujet de garde, je crains toujours que quelque chose d’inimaginable comme une fuite de sujet, arrive. Je suis donc resté trente minutes avant de partir », confie Herman, habitant de Soavina. Pris en otage Le syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants (Seces) a déclaré qu’il faudrait annuler la session de baccalauréat de cette année. « Des personnes ont dû saboter cet examen. Nous condamnons un tel acte. À notre avis, il faut refaire complètement l’examen et remplacer toutes les personnes qui ont conçu les sujets », soutient Sammy Grégoire Ravelo­nirina, président du Seces. Les parents pensent que les enfants sont pris en otage. « Je ne suis pas d’accord sur le fait de refaire l’examen. La vie des jeunes en dépend, surtout ceux qui ont fait des efforts pour réussir à cet examen. Ils sont perturbés par cette fuite de sujet. Les failles viennent d’où exactement ? », souligne Mialisoa en attendant son enfant pour le déjeuner. Pour cet autre parent l’inquiétude règne. « Mon fils est major de promotion. À Fianarantsoa où il a passé l’examen, il y a eu peu d’anomalies. Mais j’entends ici et là que l’examen sera peut-être annulé. J’ai confiance en lui mais les enfants sont fatigués. L’année scolaire a été trop longue », révèle-t-il. Les informations ont été verrouillées pour le ministère de l’Enseignement supérieur. Les responsables sont restés injoignables toute la journée d’hier. En marge de la célébration de la fête nationale allemande, interrogée par les journalistes, la ministre de l’Ensei­gnement supérieur, Blanche Nirina Richard a botté en touche, « il ne faut pas confondre coopération et baccalauréat. Si vous voulez avoir des informations sur l’examen du baccalauréat, il faut venir au ministère », a-t-elle déclaré. Une réunion est prévue ce jour au sein de ce ministère.  
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