Essai clinique - L’artésunate seule efficace à 75 % contre la covid-19


Trente-deux personnes ont été exclues et six patients ont finalement désisté lors de l’essai clinique de la solution injectable à base d’artésunate prévu sur soixante-dix porteurs du coronavirus. DES limites évoquées dans un rapport présenté hier. Soixante dix personnes malades symptomatiques du coronavirus sont ciblées au départ par l’essai clinique de l’injection d’artésunate et de vitamine C. Basé sur un protocole adopté dès avril, ensuite amendé puis approuvé par le comité d’éthique et de recherche en biologie médicale du pays, le traitement des malades de la covid-19 à travers une injection, est entré en phase d’essai clinique au mois de juillet. « Vingt-et-un jours de traitement ont été impartis pour mesurer l’efficacité de l’injection d’artésunate sur les malades consentants. Après un tri, l’artésunate seule est injectée sur douze malades, et l’artésunate combinée avec de la vitamine C administrée sur douze malades également. Le traitement avec un placebo est appliqué sur six personnes. L’essai clinique s’est fait au final sur trente-deux malades après l’exclusion de trente-deux autres au début pour cause d’inéligibilité à la démarche et la rétractation de six patients après le tri. L’artésunate seule démontre une efficacité à 75 %, mais l’injection à base combinée d’artésunate et de vitamine C dégage une réussite limitée à 70%. La tendance actuelle soulève une efficacité de l’artésunate lorsqu’elle est injectée seule », explique le Dr Riana Rakotosaona, un des vingt et un chercheurs responsables de l’essai clinique. Éthique médicale Le rapport préliminaire présenté hier, à l’Académie nationale par ce dernier, révèle les conséquences des essais cliniques de l’injection d’artésunate et de vitamine C sur les malades du coronavirus. « On n’a pas voulu faire du bruit autour de cet essai clinique », affirme le Pr Arsène Claude Ratsimbasoa après la présentation du rapport. Cette figure de la médecine a opposé le prétexte du « secret médical » en réponse à la question de la journaliste sur la chaîne de télévision nationale le 1er juillet, sur le déroulement de l’essai clinique. Investigateur dans la réalisation de l’essai clinique prévu, le Pr Arsène Claude Ratsimbasoa a dit alors que « personne ne va donner des réponses aux questions continuelles sur l’état et le nombre des personnes se soumettant aux essais cliniques ». Après un long silence, le rapport a suscité plusieurs recommandations de la part des membres du corps scientifique médical présents hier, au siège de l’Académie nationale. Pour le Dr Jean Rubis Andriantsoa, président du Comité d’éthique et de la recherche en biologie médicale, également secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine, « les événements indésirables sont imputables à l’essai clinique. Il a fallu prévoir quel type de patient est apte à supporter l’essai. Le comité d’éthique joue un rôle tampon entre la passion du chercheur et la vulnérabilité du patient ». Cette réaction intervient lorsque le rapport présenté hier aborde « La communication d’un événement grave au comité d’éthique le 7 août ». Cette gravité est expliquée lors du rapport par « l’existence de trois événements indésirables sur des patients lors de l’essai, à savoir le vomissement biliaire, l’altération de l’état général de la santé et la paralysie faciale droite ».
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