Brickaville - L’usine sucrière renaît de ses cendres


[caption id="attachment_112383" align="aligncenter" width="475"] Le patron de Vidzar, présentant un échantillon du sucre produit à l'usine SASM, au président de la République, hier.[/caption] Treize ans après sa fermeture, l'usine sucrière de Brickaville reprend du service. Elle rouvre ses portes sous le nom Société agricole sucrière de Madagascar. RENAISSANCE. Ce mot est affiché en lettres capitales sur un des flancs de l'usine sucrière du district de Brickaville, plus exactement dans la localité de Maromamy. Une renaissance que Andry Rajoelina, président de la République, a soulignée. Lui qui a inauguré officiellement la reprise des activités du site, hier. Après un arrêt d'activités qui a duré treize ans, l'usine anciennement nommée Siramamy Malagasy (SIRAMA), rouvre officiellement ses portes. C'est sur un site grouillant de vie, que la cérémonie d'inauguration s'est déroulée. Les tracteurs s'affairent pour transporter la canne à sucre des champs vers les broyeurs de l'usine. Même des embarquements en bambou sont mis à contribution pour le ravitaillement en canne par la voie des eaux. La plaque inaugurale de l'usine a été découverte avec comme fond sonore le bruit assourdissant des machines et des chaudières. C'est dorénavant, estampillée du sigle SASM, voulant dire Société agricole sucrière malgache que l'usine de Brickaville reprend du service. « Il y a quelques mois encore, il n'y avait qu'un tas de ferrailles ici », indique Franck Fohine, numéro de la compagnie Vidzar, maison mère de la SASM. Il ajoute que le terme qui pourrait qualifier la situation de l'époque est carcasse. Des problèmes de gestion et de trésorerie ont plombé la SIRAMA. Au point de mettre la clé sous la porte, en 2007. Depuis, le site a été laissé à l'abandon. Comme le rappelle le patron de Vidzar, au fil des années, l'usine est tombée en ruine. Gap à combler « J'étais venu ici une première fois, en 2009, durant la Transition, pour payer les arriérés des salaires des employés. Dix ans après, le 21 mai 2019, je suis revenu ici, en réponse à l’appel des producteurs de canne à sucre. Vous avez requis une solution pour la réouverture de l'usine », déclare Andry Rajoelina. Comme l'indique Franck Fohine, remettre sur les rails l'usine de Brickaville n'a pas été une mince affaire. « Il fallait résoudre les problèmes financiers. Remettre en état le matériel», narre-t-il. Après quelques mois de rodage, l'usine SASM affiche comme objectif social de booster l'emploi et l'économie locale. L'usine compte aujourd'hui trois-cents salariés fixes et mille- deux-cents journaliers. Huit-cents agriculteurs locaux lui fournissent, également, la canne à sucre, principale matière première. SASM affiche un objectif de production de 1 400 tonnes pour cette année. Et table sur le label bio pour se faire une place sur le marché local et international. Dans son discours, le président de la République a souligné l'un de ses engagements d'industrialiser le pays afin de produire localement les besoins locaux. Selon Lantosoa Rakoto­malala, ministre de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat, le pays importe 100 000 tonnes de sucre par an, pour couvrir les besoins de la population. Pour l'heure donc, l'objectif de production affiché par SASM est loin du compte. Le gap à combler sur le marché local est conséquent. « La production sera augmentée au fur et à mesure que tout sera pleinement opérationnel », soutient Franck Fohine. Quoi qu'il en soit, l'usine de Brickaville est présentée comme un symbole du partenariat entre l'Etat et le secteur privé. « Nous avons été confrontés à plusieurs obstacles pour arriver jusqu'ici. Mais l'Etat est là pour être un soutien et un facilitateur », affirme le chef de l' Etat.
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