Vente illicite de terrains municipaux - Cinq personnes sous mandat de dépôt


D’anciens responsables au sein de la Commune urbaine d’Antananarivo et le service des domaines sont impliqués dans la vente de terrains municipaux. S ous les verrous. Cinq des sept personnes dé fe r rées au parquet du Pôle anticorruption (PAC) n’ont pas pu rentrer chez elles pour attendre leur procès en prison. Elles sont impliquées dans des « manœu­vres de détournement et de vente illicites des terrains de la Commune urbaine d’Anta­- nanarivo (CUA) depuis les années soixante à nos jours, la procédure entachée de corruption ayant duré plusieurs dizaines d’années », indique une source. D’une superficie de 9 hectares et 4 ares à Antson­- jombe, le terrain abritant le Collège d’enseignement général (CEG) d’Anala­mahitsy en fait partie. Suite à une doléance déposée en avril auprès du Bureau indépendant anticorruption (Bianco), l’étau s’est resserré autour de sept personnes. D’anciens responsables auprès de la (CUA), des intermédiaires et des employés du service des domaines tombent dans les mailles du Bianco. « Il s’agit entre autres d’un ancien conservateur des domaines, un secrétaire exécutif du conseil municipal, un ancien président du conseil municipal de la CUA devenu un ancien directeur des Affaires juridiques et contentieux de la CUA, deux bénéficiaires et un intermédiaire », indique une source proche du dossier. Un opérateur économique d’origine indopakistanais en fuite est activement recherché. L’affaire de la vente du CEG Analamahitsy a défrayé les chroniques l’année dernière. À la surprise générale, les « propriétaires » du terrain ont procédé à la démolition d’une partie du bâtiment. Mis à nu En échange, ils ont construit des salles de classe en contre bas du coliséum d’Antsonjombe. Devant ce tollé général, différents responsables s’entraccusent. De conférence de presse en conférence de presse, la CUA et le ministère de l’Éducation nationale se sont renvoyées la balle. Avec des documents à l’appui, les deux entités se sont défendues de leur implication dans la vente de ce terrain. Il est ainsi révélé que le terrain a été cédé à un particulier le 14 juillet 1998 par le président du conseil municipal de l’époque. Ne pouvant agir seul, il est ainsi mis à nu un véritable réseau. Le conseil municipal est l’instance de décision dans la gestion de la commune. « Toutes les décisions prises ou les actions faites par la mairie doivent préalablement avoir le feu vert du conseil municipal », confirme Lalao Ravalo­manana, maire d’Antana­narivo lors d’une conférence de presse, il y a quelques jours. Ainsi, les observateurs se demandent si la prolifération des box commerciaux sur les trottoirs depuis quelques temps suit cette voie.
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