Processus électoral - Langage diplomatique à Ankorondrano


Des membres du corps diplomatique se sont réunis au bureau de liaison de l’Union africaine, hier. Le point sur la situation du processus électoral a été, notamment, au menu. Optimiste. Dans l’ensemble, l’optimisme, est le sentiment qui prévaudrait au sein des représentants de la communauté internationale vis-à-vis de l’évolution du processus électoral. Des membres des représentations diplomatiques dans la Grande île se sont réunis, hier, en milieu d’après-midi, au bureau de liaison de l’Union africaine, à Ankorondrano. Le contexte oblige, l’évo­lution des préparatifs des élections aurait été l’un des sujets discutés lors de cette réunion qui serait périodique. « Dans l’ensemble, le sentiment est plutôt à l’optimisme étant donné les avancées dans le processus électoral, notamment, après la crise que Madagascar vient de traverser », rapporte une source contactée. Suite à la mise en place du nouveau gouvernement, le calendrier électoral a été publié, suivi de la période de dépôt des dossiers de candidature et de la publication de la liste des candidats retenus pour le premier tour de l’élection présidentielle. L’annonce de Hery Rajaonari­mampianina, président de la République et candidat, qu’il compte démissionner comme le veut la Constitution, semble aussi rassurer l’opinion internationale. Quelques questions auraient, néanmoins, été soulevées. L’une d’elles porterait sur le scénario de passation de pouvoir à l’issue de la présidentielle. « Qui fera la passation ? Serait-ce le Président par intérim ou le Président de la République sortant ? », s’interrogeraient les diplomates. L’optimisme avancé, hier, de prime abord, se réfère essentiellement, aux avancées des préparatifs des opérations de vote. Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Com­mission électorale (CENI), la semaine dernière, a, du reste, affirmé que le budget d’elles de l’élection était complet était et que l’impression des bulletins uniques est entamée. Mesuré Dans les échanges en coulisse, des membres du corps diplomatique dédramatisent les débats passionnés et parfois mesquins entre les des candidats, ou entre leurs partisans respectifs. Des disputes politiques sont monnaie courante en période électorale dans la plupart des États démocratiques. Madagascar est toujours en apprentissage de la démocratie affirme, cependant, les analystes. Aussi, l’apaisement avant, pendant et après le processus électoral est-il toujours recommandé. Le moindre écart verbal, la moindre tension politique, semblent devenir des risques pour la tenue ou l’issue paisible du scrutin. Une situation dont la publication de la liste des candidats qualifiés pour le premier tour de la présidentielle semble avoir catalysée. Un courant s’activerait, d’autant plus, en coulisse pour « boycotter », le scrutin présidentiel. Il y a ceux qui craignent ou souhaitent un report. Il y a des acteurs politiques et même des candidats qui continuent de mettre en doute l’objectivité de la CENI et de la HCC dans l’arbitrage de l’élection. Une incohérence de la part d’entités ou de personnalités s’étant engagées à participer à la course pour Iavoloha, pourtant. Si en coulisse le corps diplomatique serait optimiste, la conjoncture de ces derniers jours, qui inquiète l’opinion publique nationale semble motiver un ton mesuré dans les discours officiels. Lors de son dernier sommet, à Windhoek, Namibie, le 18 août, la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADC), « a exhorté toutes les parties prenantes politiques à faire en sorte que les prochaines élections se déroulent dans un environnement pacifique ». Lors d’une rencontre avec Rivo Rakotovao, président du Sénat, le 30 août, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (C-UA), « réitère son appel à l’ensemble de la classe politique malgache pour qu’elle fasse preuve d’esprit de responsabilité ». Ce dernier a même dépêché son Haut représentant Ramtane Lamamra, officiellement, en réponse à une demande de la partie malga­che pour « évaluer la situation dans le pays et appuyer le processus en cours ». La mission d’évaluation du diplomate algérien serait parmi les sujets au menu de la réunion d’hier. Une arrivée prévue, en principe, dans le courant de cette semaine.  
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