Sosialim-bahoaka - Une organisation revue et corrigée


Après les critiques acerbes encaissées lors de la distribution du Tosika Fameno ou du Vatsy Tsinjo, aide alimentaire ou en numéraire offerte par l’Etat aux plus démunis, l’organisation a été nettement améliorée lors du Sosialim-bahoaka, distribution de vivres dans les arrondissements. Un véritable tour de force. Réus­sir à réunir des milliers de personnes samedi pour l’ouverture du Sosialim-bahoaka à Antanimena et hier à Antsonjombe dans le calme et la discipline, il faut le faire. Après les vertes critiques entourant la distribution du Tosika Fameno ou du Vatsy Tsinjo, soutien alimentaire ou en numéraire octroyé par l’Etat aux familles nécessiteuses pour atténuer l’impact socio-économique de la crise sanitaire, l’Etat a revu sa copie. Aucun respect des barrières sanitaires, facteurs de propagation de la Covid-19, bousculade, mauvaise organisation, mauvais tri des bénéficiaires, corruption et favoritisme des préposés à la distribution : ce sont surtout les reproches entendus partout où le Tosika Fameno ou le Vatsy Tsinjo a été réalisé lors de la première partie du confinement. Quota diminué, des faux nécessiteux dans la liste des heureux élus en lieu et place des vrais pauvres, ce sont encore des failles évoquées et relevées lors de la première tentative. Tout a été remis à plat dans le Sosialim-bahoaka. Le président de la République lui-même et son épouse ont mis la main à la pâte au milieu d’une foule contact avec tous les risques que cela comporte en cette période de pandémie. Le gouvernorat d’Analamanga, les districts, les députés de Tana et la Commune urbaine de Tana ont été mis à contribution. Véritable performance En revanche les fokontany, ainsi que le comité Loharano, source de désordre semblent avoir été écartés de l’organisation cette fois. Les forces de l’ordre veillaient au grain pour garantir la sécurité. Aussi bien à Antanimena qu’à Antsonjombe, jardin du président de la Répu­blique, tout a été respecté. La distance d’un mètre, le port de masque pour tout le monde, l’ordre, la discipline. Le couple présidentiel a tenu à ce que tout se déroule parfaitement après les couacs du Tosika Fameno ou la portée de l’initiative de l’Etat a été complètement masquée par les diverses bavures. Une véritable performance quand on sait que la pauvreté est souvent synonyme d’indiscipline et d’incivisme. Mais la population du cinquième arrondissement ne fait pas la fine bouche dans une période où il est difficile de trouver quoi mettre sous la dent chaque jour. « C’est dans l’adversité qu’on reconnaît les vrais amis. Mon épouse et moi avec les divers responsables avons tenu à venir ici pour apporter notre soutien en cette période difficile pour notre pays. J’ai entendu vos complaintes et vos remarques. Cette fois tout le monde aura sa part surtout ceux qui en ont le plus besoin », devait déclarer le président de la Répu­blique, Andry Rajoelina pour rassurer la population. Les quartiers d’Anala­mahitsy Cité, Analamahitsy Tanana et d’Androhibe ont eu les faveurs du président hier. Mille huit cent personnes ont reçu chacune un sac de 50 kg de riz, deux bouteilles d’huile et d’autres produits de première nécessité. Personne n’est rentrée bredouille cette fois. Le confinement peut se passer sereinement. « L’Etat doit donner de quoi manger à la population et tout le monde restera à la maison », fulmine Jérôme, un habitant d’Analamahitsy , oublié du Tosika Fameno. Ce qui est fait désormais. Quarante mille foyers bénéficieront de ce soutien précieux de l’Etat qui a mis le paquet dans cette initiative dans le cinquième arrondissement. Ils sont trente deux mille foyers dans le deuxième arrondissement à avoir cette faveur. En tout deux cent mille foyers seront ciblés par cette action selon la précision du gouverneur d’Analamanga, Hery Rasoamaromaka. La distribution peut se dérouler dans d’autres endroits mais l’organisation restera la même. Par la suite, le couple présidentiel a fait un tour dans les couloirs lugubres de Manjakaray. Il y a distribué, porte par porte, des vivres et un soutien financier aux foyers qui n’ont pas de carnet de fokontany et qui n’ont pas pu être inscrits sur la liste des bénéficiaires du Sosialim-bahoaka. Un exercice osé mais l’objectif est de voir les réalités dans les profondeurs de la pauvreté de la population et d’y apporter une solution. Une œuvre de longue haleine étant donné qu’avec l’arrêt presque total de l’économie, la majorité de la population est devenue vulnérable. D’autres régions du pays se trouvent dans la même situation. Mais le président de la République a commencé la série de distribution à Nosy Be pour montrer qu’Anta­nanarivo ne fait pas Madagascar.
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