Relent de manipulation - Le concours d’entrée à l’ENMG suspendu


Les résultats de la présélection du concours d’entrée à l’ENMG fait l’objet d’une investigation. La procédure y afférente cause une divergence entre le ministère de la Justice et celui de la Fonction publique. Des doléances, des plaintes. Le ministère de la Justice en aurait reçues suite à la publication de la liste des candidats sélectionnés pour prendre part à la session d’admissibilité du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature et des greffes (ENMG). « Le constat de défaillances suspicieuses », aurait amené Noro Vololona Harimisa, Garde des sceaux, à requérir une investigation par le Bureau de coordination du contrôle des juridictions et des établissements pénitentiaires (BCCJEP). Les faits suspects dans les établissements rattachés au département ministériel de Fara­vohitra, concerneraient, aussi, le BCCJEP. L’enquête menée par le Bureau a amené au scellage du « quartier général », sis à l’ENMG et où sont entreposées les copies d’examen. La correction des épreuves d’admissibilité, prévue démarrer, le 30 juillet, est aussi suspendue jusqu’à ce que la situation se décante. Les investigations sur cette affaire pourraient conduire jusqu’à la « confrontation » des feuilles de copies de présélection. Des soupçons de « trafic d’influence », afin de favoriser certains candidats ont déjà amené à une première annulation du concours de cette année. Dans une lettre en date du 31 juillet, adressée à son homologue de la Justice, Holder Ramaholimasy, ministre de la Fonction publique, affirme ses craintes quant au fait que l’investigation en cours, « porte atteinte à la sérénité dans l’organisation du concours, à sa crédibilité et sa sécurité juridique, ainsi qu’aux droits des candidats présélectionnés et ayant composé la phase d’admissibilité ». Dans cette missive, il affirme à sa collègue au sein du gouvernement son désaccord avec la procédure engagée par le BCCJEP. Passe d’armes Il y déplore « une atteinte à la souveraineté et à la liberté de délibération », du jury, défendu par un décret daté de 2005, et mis à jour en 2011. Sur sa lancée, il affirme que le Bureau de coordination « n’a pas la qualité », pour intervenir dans la surveillance du concours. Le ministère de la Fonction publique table que lui, le département de la Justice, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), et l’ENMG « constituent les parties prenantes aux concours d’entrée à l’École ». Des représentants de ces entités ont été présents lors du scellage du « quartier général ». Le ministère de la Justice estime, toutefois, que le BCCJEP est en droit d’intervenir étant donné que c’est une entité en son sein. Le ministre Ramaholimasy réplique, pourtant, qu’en vertu de la loi sur la corruption, « l’investigation se rapportant aux fraudes et infractions liées à la corruption dans le domaine du concours administratif relève de la compétence exclusive du Bianco ». Il fustige, aussi, que l’investigation se base « sur des doléances tardives », et qu’elle ne devrait intervenir « qu’à la fin des phases du concours administratif ». Les informations au niveau du ministère des la Fonction publique ne feraient état que de « trois doléances formulées, dont une a déjà été retirée. Un nombre qui ne devrait pas remettre en cause tout un processus et entamé le droit des sélectionnés ». Auprès du ministère de la Justice l’on parle, cependant, de « plusieurs doléances confortées par des faits suspicieuses ». Face aux « multiples doléances », le ministère de la Justice aurait décidé de prendre ces mesures pour, aussi, rétablir sa crédibilité dans les concours d’entrée à l’ENMG. « Le ministère de la Fonction publique n’est qu’un partenaire dans le processus, car les magistrats seront amenés à devenir des fonctionnaires. Pour le concours en soi, c’est le ministère de la Justice qui en est le premier responsable », ajoute-t-on du côté de Faravohitra. Holder Ramaholimasy affirme, cependant, son opposition à l’investigation en cours et requiert même « une enquête des candidats recalés, sources de discordance ». La conclusion de la lettre indique le soupçon que « des responsables puissent tirer profit de cette discorde ». Le ministère de la Justice défend, toutefois, que « les mesures décidées ont été prises pour sécuriser le concours dans son ensemble, à tous les niveaux ». La levée des scellés devant permettre la confrontation des copies nécessite, toutefois, le feu vert et la présence d’un représentant du ministère de la Fonction publique.
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