Mouvement pour la liberté d'expression - Un sit-in calme devant la HCC


Le sit-in pour la liberté d'expression visait à alerter la HCC et l'opinion sur le code de la communication médiatisée. Sobre et éloquent. C'est ce qui pourrait résumer le sit-in des membres du mouvement pour la liberté d'expression, hier, à Ambohidahy. Et ce, bien que les éléments de l'Etat major mixte opérationnel (EMMO), aient quadrillé le domaine de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Les accès menant vers l'entrée de l'institution judiciaire étaient, en effet, strictement interdits à ceux qui avaient l'intention de prendre part au sit-in organisé en faveur des libertés individuelles. Que ce soit du côté d'Ambohitso­rohitra ou d'Ambohidahy et Antanina­renina, des barrages de l'EMMO ont été dressés et chaque passant empruntant la rue menant à la HCC était fouillé et questionné sur sa direction, ainsi que, ses intentions. Ce qui n'a pas empêché les membres du mouvement pour la liberté d'expression de tenir leur sit-in, sur la petite esplanade devant l'ancienne Cour des Comptes et devant l'entrée de l'institution judiciaire du coté du tunnel d'Ambohidahy. Durant une heure, soit de 12h15 à 13 heures et quel­ques, journalistes et simples citoyens, opposés à la mise en vigueur du code de la communication médiatisée en son état actuel se sont postés en face de la grille de la HCC avec des banderoles. Cri d'alerte Sur les banderoles déployées, les passants pouvaient lire, entre autres : « HCC : sauvez la liberté ». Selon Fetra Rakotondrasoa, porte-parole du mouvement pour la liberté d'expression, « Nous avons épuisé toutes les démarches légales pour contester la mise en vigueur du code de la communication. C'est pour cela que nous nous en remettons à la Haute Cour constitutionnelle ». Jusqu'ici, Hery Rajaonari­mampianina, président de la République n'a pas encore répondu à une demande d'audience faite par les journalistes. Pareillement, le chef de l'État ne semble pas enclin à accéder à une demande par lettre d'activer l'article 59 de la Constitution et de  convoquer une nouvelle délibération parlementaire du texte contesté. Une décision de non conformité à la Constitution du code prononcée par la HCC semble, alors, le dernier espoir. Tel est, justement, l'objectif du sit-in d'hier. Lancer un ultime cri d'alerte sur les dangers de la loi portant code de la communication médiatisée sur la liberté d'expression, d'opinion, celle de la presse, à la liberté d'informer et d'entreprendre, mais aussi, au droit à être informé, comme le prévoit, notamment, les articles 10 et 11 de la Constitution. Un message de détresse adressé, non seulement, aux juges d'Ambohidahy mais, également, à l'opinion publique. Mardi, une lettre ouverte a déjà été adressée à la Cour constitutionnelle pour lui faire part de la crainte et de la motivation des contestations du mouvement pour la liberté d'expression. Dans le but d'interpeller l'opinion publique, le quadrillage des accès à la HCC par l'EMMO a, néanmoins, eu une note positive. Le sit-in qui s’est tenu juste à l'entrée du tunnel d'Ambohidahy a donné une plus grande visibilité à la lutte pour la liberté. Garry Fabrice Ranaivoson
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