Lutte contre la violence - Des centres à l’écoute des femmes


Les femmes victimes de violence conjugale n’osent pas porter plainte contre leur mari. Face à cette situation, les centres d’écoute se sentent impuissants. Dans la capitale, près de six centres d’écoute sont en place pour venir en aide aux femmes qui endurent la violence au sein de leur foyer. « Lorsque la victime se rend au centre, nous l’accueillons et l’écoutons. Jusqu’à ce qu’elle ait tout raconté. Puis, nous lui demandons ce qu’elle compte faire. Si elle décide de divorcer ou de porter plainte contre son mari, nous lui offrons notre aide. Mais si elle décide de revenir auprès de son conjoint, nous n’intervenons pas. Car nous ne devons en aucun cas l’influencer ni de lui donner notre avis sur  son cas », explique une responsable d’un centre d’écoute, lors de  l’exposition au Tahala Rarihasina Analakely, hier, sur la sensibilisation contre la violence conjugale. Il a été précisé que les centres d’écoute ne peuvent se substituer à la victime et prendre une décision à sa place. Ils peuvent toutefois offrir des soins gratuits au cas où elle a été battue par son mari, grâce au médecin du centre qui lui délivrera ensuite un certificat médical pouvant servir de preuve au cas où elle décide de traîner son mari en justice. Sensibilisation La plupart de ces centres se trouvent dans la commune d’Anosizato-Ouest qui comporte le plus fort taux de violence dans la capitale.Celles qui endurent les coups n’osent pas engager des poursuites contre leur mari. Et les responsables judiciaires sont impuissants sans présentation de plainte de la victime. Pourtant sept femmes sur dix subissent des violences physiques, sexuelles, psychologiques ou financières. Mais elles affirment qu’elles ne veulent pas que leur mari soit emprisonné. « La violence s’installe au foyer quand l’égalité ne règne pas au sein du couple. À cause de la considération exagérée accordé au mari, la société approuve que ses désirs soient des ordres. Ce qui induit à une déconsidération de la femme qui subit des coups à la moindre saute d’humeur de son mari. C’est pourquoi aussi elle n’ose pas porter plainte », explique José Alisony, gendarme principal de 2e classe. Sur le volet juridique, la femme a le droit de se retirer chez ses parents si elle se sent en danger auprès de son mari : c’est le « misintaka ». Mais si ses parents vivent en province et qu’elle n’a pas les moyens de les rejoindre, elle peut être accueillie dans un centre d’hébergement qui prend en charge ses besoins pendant deux mois. Après cette période, le responsable la consulte pour prendre connaissance de sa décision : rentrer chez elle ou demander le divorce. Si elle opte pour le deuxième choix, le centre l’aidera dans les démarches nécessaires. La sensibilisation de la société n’est effective qu’à Antananarivo. « L’élargisse­ment de ce projet en province est en cours car la violence sévit  dans beaucoup de foyers des provinces », souligne cette responsable. Helifetra Randriaminovololona
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