Grève aux affaires étrangères - Des diplomates évoquent la Convention de Vienne


Entre compréhension, préoccupation et grogne. Voilà le sentiment qui anime des membres du corps diplomatique face à la tournure de la grève au ministère des Affaires étrangères. Le bras-de-fer engagé par les syndicats avec les res­ponsables du ministère des Affaires étrangères se durcit. Une grève générale qui impacte, de prime abord, les activités de certains membres du corps diplomatique en poste à Madagascar. “Nous essayons de comprendre la genèse et la motivation de cette grève, mais nous nous préoccupons de certains faits par rapport à la responsabilité du ministère et du gouvernement, née de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et celle relative aux relations consulaires”, confie une source avisée. Selon quelques sources, quelques diplomates qui ont échangé durant la réception de la fête nationale américaine, à Andrainarivo, jeudi, ont fait le même constat. Dans l’annonce de leur grève générale, les syndicats du ministère des Affaires étrangères affirment qu’ils maintiennent un service minimum. “Nous sommes, toutefois, étonnés que des services destinés aux diplomates ne soient pas disponibles", indiquent certaines voix. Une source diplomatique, faisant référence aux con­ventions de Vienne, toujours, fait la remarque, “même en temps de crise grave, y compris en temps de guerre, les immunités et privilèges diplomatiques doivent être respectés par le pays d’accueil à travers l’ouverture de certains services du ministère des Affaires étrangères”. Quelques cas qualifiés de “limitent à la capacité de mener à bien une mission diplomatique”, sont chuchotés. Il y a un diplomate dont le véhicule est immobilisé puisque sa carte grise est bloquée au ministère des Affaires étrangères et un autre qui est en attente du prolongement de son visa. Faisant le parallèle avec une grève du personnel au ministère des Affaires étrangères français, la source diplomatique soutient, “cela ne les autorisent pas à suspendre et limiter les activités du corps diplomatique qui y est en poste. Il s’agit ici d’une exception au droit de grève dans un ministère qui assure une mission régalienne de l’État. La liberté de circulation des diplomates est une condition sine qua non de l’exercice normal de leur fonction. L’État d’accueil peut réglementer les mouvements des diplomates, mais la grève ne devrait pas être un prétexte pour déroger à cette règle”. La semaine dernière, des citoyens qui avaient des urgences administratives à régler au ministère des Affaires étrangères ont, également, déchanté. Une dame qui devait faire certifier des documents pour son fils, bénéficiaire d’une bourse à l’étranger était rentrée bredouille.
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