Responsabilité sociétale d’entreprise - Des dispositifs légaux à mettre en place


Les lois concernant la Responsabilité Sociétale d’Entre­prise (RSE) ne sont ni suffisantes ni suffisamment appliquées à Madagascar. C’est l’avis des organisateurs de la quatrième édition du salon RSE et des initiatives pour le développement durable qui se tient actuellement sur le parking de la gare de Soarano. Pour la fondatrice du cabinet Ur-CSR, Ulrichia Rabefitiavana, organisateur de l’évènement, il est possible de faire plus dans la législation autour de la RSE. « La loi actuelle se focalise surtout sur les impacts environnementaux mais beaucoup moins sur les impacts sociaux », a-t-elle déploré. Elle estime qu’il faudrait compléter la législation pour aller dans ce sens, un combat qu’elle mène depuis la naissance du salon. « Quatre ans ont passé. On en est toujours pratiquement au même point », a-t-elle déclaré, pointant notamment du doigt le manque de continuité au niveau de l’État sur la question de la RSE. En d’autres termes, elle estime qu’une inscription de la RSE dans un cadre légal devrait influencer les pratiques des entreprises. Des propos repris par David Roger, fondateur de BuyYourWay, co-organisateur du salon depuis l’année dernière. Il a expliqué que si la RSE est devenue une réalité dans les autres pays c’est avant tout grâce aux pressions des différentes parties prenantes en l’occurrence les consommateurs. « À Mada­gascar, le consommateur n’est pas encore très exigeant sur les normes. La RSE commence tout juste à se mettre en place », a-t-il avancé en signifiant que c’est sur ce point que la législation peut agir positivement à condition d’être structurée. Si les cahiers de charges existent pour les investissements, l’intégration sociale est une condition nécessaire pour leur sécurisation bien qu’elle ne soit pas exigée explicitement. Plusieurs exemples de projets d’investissement se sont effectivement heurtés à la colère des parties prenantes, explique un exposant. C’est dans ce sens qu’on parle de permis social. « Après 10 ans d’exploitation, nous avons une certaine expérience dans l’intégration sociale », a lancé le directeur des relations communautaires de Rio Tinto, le docteur Harinesy Rajeriharin­dranto. Figurant parmi les exposants, l’entreprise mise notamment sur son projet RISE, en partenariat avec l’ONG PACT. D’après le représentant pays de l’ONG Mirana Rakoto­sami­nanana, le partenariat dont l’objectif est l’amé­lioration de l’accès à l’éducation et l’employabilité des jeunes a permis depuis 2013 de soutenir deux mille cinq cents jeunes dont une trentaine travaillent actuellement dans plusieurs grosses entreprises du pays dont Rio Tinto.  
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