Quand l’oncle Sam se la joue solo


Le 19 juin 2018, les États-Unis se retirent du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) qui est un organe onusien alors que leur mandat courait en principe jusqu’en 2019. Un retrait de plus dans la longue liste des désengagements des Américains. Notons la démission du pays de l’oncle Sam des accords de libre-échange transpacifique, à celui sur le nucléaire iranien. Plus tristement, son éloignement de l’UNESCO et des accords de Paris sur le climat. Il est à savoir également que les États-Unis sont parmi les très rares pays du monde, pour ne pas dire le seul pays, à ne pas encore ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant (CRC). Oui, c’est fou ! les droits de l’enfant. Donald Trump prend le large par rapport aux contrats interpays qui se sont construits très difficilement depuis tant d’années. En un revers, les États-Unis balaient tous les efforts pour mettre en place des règles minimales pour pouvoir vivre ensemble dans le respect sur cette terre qui nous est commune. Ils claquent la porte au sens propre du terme et décident de faire comme ils l’entendent sans avoir à rendre compte à qui que ce soit sur quoi que ce soit. Nouvel ordre mondial ? ou plutôt, nouveau désordre mondial. La question est fondamentale et n’annonce rien de bon. Si les États-Unis se permettent cette « liberté » aux yeux de tous, que peuvent faire les Nations unies ? Que doivent faire les Nations unies et chaque Nation pour faire respecter le « savoir-vivre » ensemble ? Aucune réponse. Pire, aucune réaction. Il n’y a pas vraiment eu de condam­nation ferme. Alors, si le plus grand pollueur du monde fait ce qu’il veut avec des patrimoines communs comme l’air, l’eau et les océans ; s’il joue au « plus gros bouton » du nucléaire ; s’il continue à violer les droits de l’Homme dans d’autres pays ; qui peut faire quoi ? En se retirant du Conseil des droits l’Homme, le message envoyé par les États-Unis est plus que clair. Maintenant, faudrait-il s’attendre à une « jurisprudence » ? Si tous les pays qui sont dans les instances onusiennes se mettent tour à tour à faire pareil et qu’il n’y a pas de mesures claires pour endiguer la brèche, qu’adviendra-t-il de nous tous ? Ces conventions internationales existent pour baliser certaines dérives, notamment en matière de droits humains. Il est tout aussi terrible de constater que finalement les Nations unies sembleraient être muettes et faibles par rapport à ce qui se passe. Mais aussi, comment pourrait-on croire aux recommandations et actions des États-Unis ? Colosse aux pieds d’argile, il est peut-être temps de revoir la grosse machine des systèmes des Nations unies et donner plus de voix aux « petits » pays pour retrouver l’équilibre dans la balance des relations internationales.
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