Travaux publics - Trente-trois milliards d’ariary d’impayés pour 230 PME


Ils ont déjà manifesté leur désarroi au mois d’avril. Mais leurs doléances n’ont pas eu l’écho escompté auprès des autorités compétentes. Ce sont les dirigeants des 230 entreprises travaillant avec le Fonds routier, FR, ex-Fonds d’entretien routier, FER, qui n’ont pas été payés depuis le mois d’octobre. Les arriérés de paiement, selon eux, s’élèvent désormais à trente-trois milliards d’ariary. Alors que le FR possède un compte créditeur de 94 milliards d’ariary sur le registre du Trésor public. « Nous ne comprenons pas ce blocage ». Des explications officielles évoquent des audits sur les affectations des fonds publics, à faire mais nous sommes déjà à bout dans la gestion de nos PME. N’ayant obtenu aucune aide financière durant la première vague du coronavirus, soutiennent-ils en chœur. Pas plus qu’aujourd’hui. Où la pandémie plane toujours malgré des statistiques plutôt satisfaisantes. Rien n’est encore acquis et la lutte contre le mal nécessite des efforts collectifs au quotidien. L’un d’eux est en colère. Et il ne le cache pas. L’État lui doit 192 millions d’ariary et il survit grâce à une autre activité. Moins rémunératrice en termes de chiffre d’affaires. D’autres sont moins lotis pour faire face à leurs difficultés financières. D’autant qu’ils ont été contraints de souscrire des emprunts auprès des banques pour honorer leurs engagements vis-à-vis du FR. Et les créanciers imposent des amendes pour chaque retard de paiement des échéances prévues par le contrat d’emprunt. Aussi, ils envoient un véritable SOS, car ils ne peuvent pas entamer une grève de protestation, brandir un quelconque ultimatum, comme il est d’usage dans ce type de revendications. En tout, pas moins de 20 000 personnes sont touchées par ces impayés. Les PME en déroute emploient de nombreux ouvriers, des main-d’œuvre directes dans la plupart des cas, qui se trouvent au chômage technique. Ils font vivre de nombreuses familles. Ces entrepreneurs attendent que leurs cas désespérés soient considérés comme une priorité des dirigeants en ces moments critiques. Espérant dans la foulée que le Plan Marshall, faisant la part belle aux constructions des infrastructures publiques, quitte le quai des bonnes intentions.
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