La Réunion - Garde à vue prolongée de six trafiquants présumés


Le procureur a prolongé la garde à vue des six hommes interpellés vendredi soir, en possession de 142 kg de zamal qu'ils allaient embarquer vers Maurice en « go-fast boat». Il faudra donc bien les 96 heures de garde à vue autorisées par la loi en matière de trafic de stupéfiants pour démêler l'écheveau des responsabilités au sein du réseau franco-mauricien démasqué vendredi soir par les gendarmes. Le procureur de Saint-Denis a ordonné hier, la prolongation de la garde à vue des six hommes interpellés à l'Anse des Cascades en possession de 142 kg de zamal conditionnés, en vue d'un transport maritime. Les enquêteurs de la section de recherches poursuivent les interrogatoires et confrontations de ces trafiquants présumés, deux Réunionnais et quatre Mauriciens. Il s'agit de faire le tri entre les constats faits par les gendarmes au cours de plusieurs mois d'enquête, et les déclarations des mis en cause, qui s'emploient pour certains à minimiser leur rôle dans cette affaire. Il semble toutefois acquis que les deux Réunionnais, l'un résidant à Trois-Bassins et l'autre à La Possession, pourraient avoir servi d'inter­médiaires à des cultivateurs de zamal dans les hauteurs. Le bateau recherché Du côté des Mauriciens, il a pu être établi qu'au moins l'un deux réside à Saint-Denis de longue date et pourrait avoir servi de relai local à l'organisation de l'opération. Deux des Mauriciens interpellés semblent en revanche, être venus à La Réunion par avion il y a quelques jours, spécialement pour l'opération. « L'excellente collaboration entre gendarmes et policiers mauriciens », saluée samedi par le commissaire Boojoo de l'Anti-drug and smuggling Unit (ADSU), venu spécialement de Maurice, continue de fonctionner. Les enquêteurs de l'île-sœur cherchent de leur côté le maximum de renseignements possibles au sujet de leurs quatre ressortissants mis en cause. En outre, les forces de police mauriciennes sont particulièrement mobilisées sur la recherche du bateau qui devait charger la marchandise vendredi soir, mais qui a pris la fuite. Ce « go-fast boat», semble-t-il de puissante motorisation, n'avait toujours pas été localisé hier soir. On saura dans les jours qui viennent, les suites judiciaires que le parquet de Saint-Denis entend donner à cette affaire. Alors qu'une enquête préliminaire était en cours depuis plusieurs mois sur les personnes prises en flagrant délit à l'Anse des Cascades, le procureur pourrait soit décider de confier la suite des investigations à un juge d'instruction, soit de faire juger les mis en cause selon la procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, où ils encourent dix ans de prison. Vendredi soir, vers 21h30, forts de plusieurs mois d'enquête et de filature, les gendarmes de la SR avaient acquis la certitude qu'un coup d'export de zamal en « go-fast » à destination de Maurice se préparait. Sans doute une ultime opportunité pour les trafiquants, alors que la saison de récolte du cannabis péi touche à sa fin. Une souricière impliquant quarante cinq militaires et l'hélicoptère de la section aérienne était alors disposée autour de l'Anse des Cascades, d'où les six hommes semblaient devoir charger leur marchandise : une dizaine de sacs de voyage étanches contenant des ballots de zamal, pour un total de 142 kg. Un stock dont la valeur, compte tenu de l'envolée des prix sur le marché mauricien, a été estimée à plus de 2 millions d'euros. © JIR
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