VW-et-Moi


Un meeting Volkswagen, à Madagascar. Et le concept avait vu le jour bien avant le «scandale» VW aux États-Unis. Donc, indépendamment de l’offensive de communication de la marque de Wolfsburg symbolisée par le tout nouveau «VW-et-Moi». Une vieille photo faisant foi, j’avais un an quand on m’emmena à Ambila-Lemaitso à bord d’un VW Combi «Bulli». Et quelques années plus tard, je devais voyager au quotidien sur la banquette arrière d’une VW Coccinelle. DDB (Doyle-Dane-Bernbach), l’agence historique de Volkswagen, inventrice du slogan (THINK SMALL) qui allait imposer la lilluputienne Coccinelle au pays des gros Cadillac, Lincoln et Buick, prétendait qu’en 1949, deux voitures Volkswagen seulement avaient été vendues aux États-Unis et que 20 ans plus tard, il en circulait plus de 3 millions (une Coccinelle coûtait alors 1839 dollars) : «People pamper them, abuse them, depend on them and just plain love them». Pour les 60 ans du Combi, inventé en 1948, les héritiers de Bill Bernbach se sont lâchés: «Vos petits-enfants en verront dans la nature. Des éléphants, c’est moins certain»... «Il a transporté tous les idéaux de la terre. La porte devait être mal fermée», «Il a appartenu à un trotskiste, un maoïste, un socialiste et un sarkoziste, sans jamais changer de propriétaire»: «on change pour changer, parce que tout le monde change. Sauf votre vieux Combi: lui, à part quelques pièces, il est resté exactement le même depuis 60 ans». Dans la dernière ligne droite de 2013 (je n’ai jamais pu mettre la main sur le magazine VW de ce «Der Des Der»), retenons cette affiche du VW Combi, avec sa poupe caractéristique, s’éloignant vers un horizon de feuille blanche angoissante, laissant dans son sillage les souvenirs qui ont bâti sa légende. Et ce texte, pour l’éternité: «Unintroducing the Volkswagen Bus. Soon at no dealerships near you. Every car deserves a launch ad. But only a timeless icon like the Volkswagen Bus desserves an unlaunch ad. You read it right. The world’s very last Volkswagen Bus will be manufactured by the end of this year in Brazil. And just like every Volkswagen Bus, it will come with no onboard computer, no airbags, no ABS, and no touch screen radio. But with retro style beauty as standard. The van that made a difference in the lives of so many of us may be retiring, but it will stay in our memories for many years to come». Bien sûr, la vaste gamme Volkswagen propose des modèles plus modernes et très contemporains, mais les deux modèles les plus emblématiques restent le Combi et la Coccinelle, les deux derniers Volkswagen à moteur arrière. Si la Golf en est à sa septième génération, la nostalgie, elle, surcôte la première génération de 1974. Celle d’une époque où aucune voiture ne ressemblait à une autre. Parce que le mercato des designers ne les faisait pas encore s’uniformiser. Et que la personnalité était dans la différence. «We would just like to say goodbye and thanks for everything»: et dire que c’est au pays des hippies, au pays de Woodstock, au pays de la liberté psychédélique, qu’éclata le scandale pour une vulgaire histoire d’émissions polluantes. Une ONG, dite Écologie sans frontière, aurait porté plainte pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui. Comme s’il existait une seule voiture à émission passive. Mais, la béatitude katmandou-ienne a bien laissé la place à la rapacité des cabinets d’avocats new-yorkais. Allons bon, parce qu’au moment d’acheter son TDI, le client Volkswagen avait réellement d’authentiques scrupules écologiques dont il réclamerait dommages, mais surtout intérêts d’une «class-action» mutualisant les plaintes de particuliers. Le groupe «Volks-Wagen, la voiture du peuple», s’est embourgeoisé de marques aussi peu prolétaires que Porsche, Bentley ou Lamborghini. Mais, un ancien slogan publicitaire suffit: «Das Auto». La génération Combi était partie en Orient chercher les secrets de la réincarnation. Oldie, but goodie: grâce aux millions de passionnés, on sait maintenant que les vieux VW ont sept vies. Nasolo-Valiavo Andriamihaja
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