Bonne gouvernance - La pêche sur la ligne de la transparence


« Un grand jour pour Madagascar ». Amy Hyatt, chargée d’affaires auprès de l’ambassade américaine à Madagascar et aux Comores, a bien mesuré ses propos hier au Radissson Blu d’Ankoron­drano, à l’issue de la cérémonie de consultation et de lancement de la mise en œuvre du processus national FiTI ou “Fisheries transparency initiative ». Tout en saluant cette adhésion de Madagascar, cinquième pays affilié à ce mouvement, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue, a indiqué « qu’il s’agit d’un début. Mais avec la bonne volonté de tous, l’intégration de Mada­gascar ne serait qu’une question de temps ». Le contexte qui prévaut a incité les autorités malgaches à réagir. « Pour le secteur de la pêche en particulier, Madagascar fait face à des problèmes majeurs en termes de gouvernance. Plusieurs formes d’injustices et de pratiques illégales sont perçues, à savoir la pêche illicite non-déclarée et non réglementée (INN), la surcapacité de pêche, la surpêche, des subventions mal orientées, la corruption, la mauvaise décision dans la gestion des pêches, etc. Ces problèmes suscitent des pertes économiques significatives et constituent un cercle vicieux dans l’administration du secteur en général. Les différents documents stratégiques de l'Etat malgache sur le développement du secteur de la pêche et la gouvernance de ses zones marines indiquent et requièrent une nécessité de transparence, avec une ouverture à l'ensemble des acteurs et la participation de chacun » évoque l’exposé des motifs. Par conséquent, cette transparence est un principe directeur pour une meilleure gouvernance et davantage de redevabilité. La nécessité d’adhésion de Madagascar à l’initiative FiTI fait partie des recommandations prioritaires stipulées dans le rapport d’évaluation de la gouvernance des droits fonciers côtiers et marins de 2020, réalisé par le ministère de la Pêche, en collaboration avec USAID Hay Tao, afin d’instau­rer cette gouvernance responsable des pêches maritimes. C’est une grande opportunité pour Madagascar de la voir se matérialiser actuellement. Paubert Maharante attend que cette initiative ait des impacts positifs sur l’image de Madagascar auprès des investisseurs et des organismes internationaux militant pour la bonne gouvernance. « J’ai comme mission de redresser et d’assainir cette filière au potentiel énorme. Avec FiTI et le soutien de nos partenaires, je pense y parvenir » a-t-il lancé dans un anglais presque parfait.
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