Session parlementaire - Des séances extraordinaires


La première session ordinaire du Parlement démarre aujourd’hui. Pour l'Assemblée nationale, les soixante jours de travaux parlementaires se tiendront sous un format inédit. Une session pas comme les autres. Comme le veut la Constitution, la première session ordinaire du Parlement commence, ce jour. Cet impératif constitutionnel doit, cependant, se mettre au diapason de la conjoncture sanitaire. Respecter les gestes barrières et se conformer aux dispositions sanitaires comme l’interdiction de réunion de plus de cinquante personnes n’est pas un problème pour le Sénat et ses dix-huit membres. C’est une toute autre affaire à l'Assemblée nationale, pourtant. Son bureau permanent a alors décidé que la session ordinaire se tiendra en ligne. Avec cent cinquante-et-un députés, l’effectif des membres de la Chambre basse dépasse largement le maximum autorisé pour les réunions. La Chambre basse n’a pas été épargnée par la première vague de la propagation du coronavirus. Il y a eu un député mort. Un élu de l'Assemblée nationale a, également, succombé à la Covid-19 aux premiers instants de cette deuxième vague. «Nous ne pouvons pas courir le risque», avait déclaré Christine Razanamahasoa, présidente de l’institution de Tsimbazaza, la semaine dernière. Le maintien de l'état d’urgence sanitaire durant quinze jours est accompagné de la mise en quarantaine de six régions. Les vols intérieurs sont, également, suspendus. Une situation qui ne facilite pas le déplacement. La semaine passée, Christine Razanamahasoa a rassuré sur la faisabilité technique de cette session en visioconférence. Habitudes bouleversées Une réunion avec les départements ministériels concernés s’est même tenue pour faire en sorte que la session ordinaire en ligne se déroule dans les meilleures conditions. La présidente de l'Assemblée nationale suggère aux députés, par ailleurs, d’utiliser les tablettes numériques qui leur ont été offertes, l'année dernière. Les élus ayant des problèmes d'accès à internet sont invités à rejoindre les chefs lieux de région. Pour la presse et le public qui souhaiterait assister aux séances plénières, un écran géant sera installé dans la salle des séances de l'Assemblée nationale, à Tsimbazaza. Bien que la décision ait été dictée par la prudence face à la situation sanitaire, certains s’interrogent sur le déroulement des travaux parlementaires. Sauf pour les votes à bulletin secret, une session en ligne ne devrait pas avoir d’incidence sur le processus d’adoption d’un projet ou proposition de loi à la Chambre basse. Des députés s’interrogent, néanmoins, sur le format qu’auront les séances particulières comme la séance de question et réponse entre la Chambre basse et le gouvernement. Il s 'agit des rares occasions durant lesquelles chaque député peut s’afficher en direct à la télévision publique. Un rendez-vous marathon généralement qui est, aussi, un impératif constitutionnel. En coulisse, cette session à distance pourrait, toutefois, rendre difficiles les incontournables tractations politiques. Il est de pratique dans les Chambres parlementaires qu’il y ait des réunions informelles ou des conciliabules impromptues, en marge des séances. Des discussions de couloir afin de faire passer des consignes, ou adopter une position commune sur un sujet. Les groupes parlementaires devront alors s'adapter à cette session en ligne. Les bonnes et mauvaises habitudes seront bouleversées. Des textes importants, comme le projet de loi de finances rectificative, sont attendus au Parlement durant les soixante prochains jours.
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