Coronavirus - Le confinement partiel maintenu


Le relâchement des habitants et l’augmentation des cas de contamination amènent le Président à maintenir le confinement partiel. Il durcit les sanctions contre les récalcitrants aux mesures barrières. Nous ne pouvons pas encore crier victoire. Ces mots sont de Andry Rajoelina, président de la République. Durant une émission spéciale, hier, il a rappelé que la guerre contre le coronavirus n’est pas gagnée. Que la condition pour y parvenir est le respect des dispositions sanitaires afin d’éviter l’explosion des contaminations. Aussi, le chef de l’État prolonge-t-il le confinement dans les régions Analamanga, Atsinanana et Matsiatra Ambony. Le maintien de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire pour une nouvelle quinzaine, par le conseil des ministres samedi, laissait présager la décision présidentielle. Le constat est que le déconfinement progressif engagé le 19 avril, a mené à un relâchement des habitants vis-à-vis des gestes barrières. « Si nous respectons les mesures sanitaires, je suis certain que Madagascar sera un modèle en matière de déconfinement total », affirme le Président. Il reconnait, néanmoins, que des citoyens, notamment à Antananarivo, sont « têtus ». Il relève, particulièrement, l’exemple des transporteurs en commun qui ne respectent pas la limitation du nombre de passagers. Il y a aussi ceux qui font fi de l’obligation de port du cache-bouche. S’il annonce que, pour les trois régions en confinement, « les mesures en vigueur durant les quinze derniers jours sont maintenues », Andry Rajoelina durcit, cependant, les sanctions contre les contrevenants aux dispositifs sanitaires. Ceux qui ne portent pas de cache-bouche devront ainsi effectuer des travaux d’intérêt général durant toute une demi-journée. Avant c’était juste du balayage de quelques minutes. Retour à la normale Concernant les transports en commun, le non-respect des mesures barrières au virus sera « immédiatement sanctionné de mise en fourrière », soutient le président de la République. Le défaut de port d’un cache-bouche, même par un seul passager, en fait partie. Pour l’heure, du reste, seuls les élèves en classes d’examen poursuivent leurs cours. « Nous verrons d’ici quinze jours. Si le nombre d’enfants contaminés n’augmente pas, voire diminue, nous pourrons envisager la reprise des cours pour tous les élèves », ajoute le locataire d’Iavoloha. Il relève le fait que le bilan du coronavirus de la semaine dernière est caractérisé par la contamination d’enfants. Il y a un écolier de 13 ans, résident à Itaosy. Sur les quatorze cas dépistés hier, il y a un enfant de 2 ans et un autre de 8 ans, habitant à Soavimasoandro. L’augmentation du nombre de personnes contaminées justement, est le facteur qui impose le maintien du confinement. Les quatorze cas positifs d’hier, sont les plus nombreux recensés en un jour, depuis le début de la crise sanitaire. Parmi eux, il y a une famille de cinq personnes résidant à Soavima­soandro, dont les deux enfants. Il y a également six employés du site d’Amba­tovy, à Toamasina. Ce qui amène l’État à édicter le placement en quarantaine de tous les employés du site. À entendre les propos présidentiels, les habitants des régions autres que celles en confinement pourront commencer à reprendre une vie normale. Les lieux de cultes pourront accueillir plus de cinquante personnes, « dans le respect de la distance sanitaire d’un mètre ». Les restaurants pourront rouvrir également. Cette reprise de la vie normale ne s’applique, cependant, pas à la région Alaotra Mangoro. « La raison est que nous sommes en période de récolte du riz. Des habitants d’Antananarivo et de Toamasina ont eu des autorisations spéciales pour y prendre part. Le respect des mesures sanitaires y est donc impératif », explique le chef de l’État qui conclut en lançant un appel « à la prise de conscience et l’autodiscipline (…) pour vaincre cette maladie ». Une usine pharmaceutique dans un mois Outre les dispositifs sanitaires en vigueur, le chef de l’État a longuement défendu le choix et l’efficacité du Covid-Organics (Tambavy CVO), dans la prévention et le traitement du coronavirus. Il affirme même que ce produit à base d’artemisia est « plus efficace que la chloroquine dans le traitement du covid-19». Pour booster la production du Tambavy CVO, le président Andry Rajoelina annonce que «d’ici un mois, nous allons édifier une usine pour produire ce remède». Le locataire d’Iavoloha ajoute, par ailleurs, que les essais cliniques d’un autre de protocole de traitement à base de CVO devraient démarrer incessamment. Il parle d’une administration par « injection », du remède à base d’artemisia. Il n’indique, toutefois, pas comment et durant combien de temps cet essai clinique sera fait, ni le nombre de patients qui ont accepté de s’y soumettre.
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