Conjoncture - L’économie réelle, la grande oubliée des discours


«Au-delà de l’aspect sanitaire, gouverner un Etat c’est prévoir de manière transversale tous les secteurs de politiques publiques», lance le politicien Serge Zafimahova. Le gouvernement se doit d’anticiper les scénarii économiques et sociaux. Ce dernier admet toutefois le choix cornélien auquel est confronté le gouvernement pour trouver des instruments d’intervention afin d’atténuer le choc socio-économique. «Le gouvernement se doit d’agir pour ne pas laisser l’économie réelle s’effondrer », souligne Serge Zafimahova tout en précisant la faiblesse de la marge de manœuvre du pays la faute à des finances publiques en flux tendu. Des propos confirmés quelques jours plus tôt par le ministre de l’économie Richard Randriamandrato qui a mis en avant les moyens limités de l’état pour soutenir l’économie. Serge Zafimahova déplore en effet que Madagascar ne voit que la situation présente et soit dans le déni de la menace qui plane au-delà de la pandémie en soi. «L’arrêt des activités de l’économie réelle conduira à court terme au chômage partiel ou total, amenant à la précarité sociale et va fortement augmenter l’insécurité, poursuit-il. On attend aujourd’hui des mesures concrètes sur le plan économique et social». Confinement Au moment où l’exécutif doit prendre une décision à la fin de la première période de confinement de quatorze jours, le président de la République a indiqué que ce secteur économique réel sera pris en compte. Andry Rajoelina a admis les difficultés auxquelles une grande partie de la population doit faire face dans ces conditions. «Si on était fort économiquement, nous aurons reconduit automatiquement le confinement», a lancé le président. Quoi qu’il en soit, des décisions ont déjà été consenties par l’exécutif en faveur du secteur privé en termes de report de paiement des impôts et de certains prélèvements. Serge Zafimahova va plus loin en avançant entre autres une garantie de l’état des prêts pour donner de la trésorerie aux entreprises ou l’abaissement du ratio de réserve obligatoire des banques auprès de la Banque centrale et du taux directeur. Serge Zafimahova souligne la nécessité d’innover sur les actions à entreprendre.
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