ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - Ruée vers les études internationales


Pour un avenir meilleur. Les jeunes bacheliers se ruent vers les études internationales. Bary n’a pas encore son diplôme de baccalauréat en poche, mais il ne rate pas les évènements axés sur les études internationales. Il envisage de partir à l’étranger, pour poursuivre ses études, après le baccalauréat. « À Madagascar, il n’y a pas d’avenir. Même si tu es diplômé, ici, il y a peu de chance que tu aies un travail bien rémunéré.», lance ce jeune homme, hier. Comme lui, beaucoup de jeunes sont venus à la rencontre des représentants d’établissements d’enseignement supérieur internationaux et des établissements qui coopèrent avec des universités à l’étranger, lors du salon des études internationales organisées par MadaJeune à l’Akoor Digue à Andohatapenaka, mercredi et jeudi. Plus de deux mille personnes ont visité cet événement, pendant ces deux jours. Les opportunités d’études internationales sont diverses. « La plupart de nos jeunes veulent partir en France. Et pourtant, il y a d’autres opportunités aussi intéressantes, comme des études au Canada, dans d’autres pays de l’Europe, comme en Italie et même en Afrique qui a, désormais, de meilleures universités. », indique Diary Andrianjafy, responsable auprès de l’Institut d’études politiques de Madagascar (IEP), qui a mené une conférence sur « Découvrez les opportunités d’études internationales », pendant cet événement. L’IEP, spécialisé en Sciences politiques, collabore avec une dizaine d’universités étrangères. Près de soixante étudiants de cet institut postulent pour des études dans ces universités, tous les ans. « Ils veulent avoir des expériences internationales. Et accéder à des emplois au sein des organisations de prestige. », enchaîne cette source, pour expliquer ce choix des jeunes. Dégradation Elle est très loin l’époque où Madagascar faisait partie des meilleures universités d’Afrique. En 2012, l’université d’Antananarivo se trouvait au 49e rang du top 100 des meilleures universités d’Afrique, selon le classement de Shangaï. Elle a régressé, depuis. Les grèves des enseignants, du personnel administratif et technique (PAT) et les manifestations des étudiants, contribuent, certainement, à cette dégradation de la qualité de l’enseigne­ment dans les universités. Les étudiants passent la plupart de leur temps à vagabonder qu’à étudier, en une année universitaire. En outre, l’enseignement supérieur n’a jamais été valorisé à Madagascar. Alors que le Syndicat des enseignants chercheurs et des chercheurs enseignants de l’enseignement supérieur (Seces) ne cesse de signaler le manque crucial d’enseignants dans les universités, l’État n’a accordé aucun poste budgétaire pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette année. Les enseignants au poste, ne sont pas payés, normalement. Les budgets des recherches sont, par ailleurs, minimes.
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