Meeting de l'Opposition - Le préfet d’Antananarivo met son véto


Le général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo est formel. Le rapport parlementaire escompté par les députés TIM à Soamandrakizay, samedi, n’est pas autorisé. Une décision sans appel. À s’en tenir aux déclarations du général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo, les députés du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM) peuvent faire une croix sur le rapport d’activité parlementaire qu’ils comptent organiser à Soamandrakizay, samedi. Le préfet de police a tranché sans même attendre la réunion de l’Organe mixte de conception (OMC), prévu ce jour. Il a fait part de sa décision à l’issue d’une longue réunion avec les députés d’opposition, hier, à son bureau à Tsimbazaza. Sans ambages, le général Ravelo­narivo soutient, « la manifestation prévue par l’opposition n’est pas autorisée ». L’ordre public est l’un des motifs qu’il met en avant pour expliquer sa décision. Le préfet table sa décision, « sur la base de la dernière déclaration du RMDM [plateforme d’opposition] faite par le pasteur Edouard Tsarameha, selon laquelle il n’est plus question de faire un rapport d’activité parlementaire, de lutte populaire ». Il ajoute qu’« il est normal que l’État prenne aux mots l’opposition et ne croit plus au motif de présentation de rapport public ». Jusqu’à nouvel ordre donc, toute intention de l’opposition d’organiser une manifestation publique sera frappée « d’interdiction », selon l’officier général. Outre l’ordre public, le préfet de police avance des contraintes techniques et légales imposant l’interdiction de la manifestation voulue par l’opposition à Soaman­drakizay. Les parlementaires TIM, avec comme porte-parole, le député Mamy Rabenirina, questeur chargé de la bonne gouvernance et de la transparence à l’Assemblée nationale, table cependant, sur le fait que la préfecture a déjà réquisitionné les lieux. La donne a changé En vue du rapport parlementaire voulu par les députés du TIM, élus à Antananarivo, le 20 février, le préfet a réquisitionné le terrain privé de Soamandra­kizay, en contrebas de la propriété de l’église catholique. Une décision prise et proposée comme alternative à l’interdiction d’user de la place d’Ambohijatovo, ou celle du 13 mai. Face à la presse, hier, le général Ravelonarivo a cependant, expliqué que « sur le plan technique, la date de la réquisition est précise. C’était pour le 20 février ». Il ajoute que les paramètres sur terrain ont, par ailleurs, changé, « le propriétaire des lieux a entamé un chantier sur sa propriété. Il y a des engins qui y sont disposés ». Le préfet explique que dans la décision de réquisition pour le 20 février, il a été indiqué que les éventuels dommages et préjudices seront pris en charge par l’État. Seulement, il y a deux semaines, il n’y avait rien sur le terrain de Soaman­drakizay. Actuellement, la donne a changé. « Maintenant qu’il y a des travaux et des engins, l’État ne peut plus s’engager à rembourser les dégâts en cas de débordement », ajoute le préfet d’Antananarivo. Sur le plan légal, affirmant que les intentions des députés d’opposition n’ont pas obtenu « une autorisation d’occuper de la part du propriétaire ». Aussi, « comme le documents nécessaires ne sont pas au complet, je ne peux pas accorder une autorisation », affirme le général Ravelonarivo. À la sortie de la rencontre avec le préfet de police, le questeur de la Chambre basse qui s’est fait porte-parole des députés TIM a réaffirmé leur intention d’investir le terrain de Soaman­drakizay, avec leurs partisans, ce samedi. « Du côté des organisateurs, c’est le programme officiel, jusqu’ici », affirme l’élu du district d’Ambohi­dratrimo. Le parti TIM lance un appel aux chefs de file de ses militants dans les six arrondissements de la capitale, pour une réunion ce jour, à son siège, à Bel’air. L’opposition, jusqu’à l’heure, maintient l’appel à une mobilisation de ses partisans à venir massivement à Soamandrakizay, samedi. Ceci, bien que le préfet de police ait affirmé l’interdiction de l’événement politique. Une décision qui devrait être confortée et martelée à l’issue d’une réunion de l’OMC prévue, ce jour. Les dispositifs pour rendre effective cette interdiction, devraient également y être établis.
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