Mesures commerciales de sauvegarde - Des produits agricoles périssables à protéger


Des milliers de tonnes de produits agricoles pourrissent sur place chaque année, à l’instar du litchi, des tomates, des mangues, des pêches, des oranges, des bananes, des pommes et des poires. 30 000t de litchis sont jetées, soit parce qu’ils sont hors calibre pour le marché de l’exportation, ou ne trouvent pas preneurs sur le marché local ou tout simplement pour cause de surproduction, faute d’études de marché au préalable. Le litchi est vendu à un prix dérisoire de 70 ariary le kilo aux collecteurs dans la région Fitovinany au mois de décembre dernier. Les fruits locaux sont victimes de situation malheureuse telle que le mauvais état des routes et n’arrivent pas à temps sur les étals des marchés. Les industries de transformation manquent également à la chaîne de commercialisation des producteurs. Si ces derniers se plaignent des difficultés dans l’écoulement de leurs produits, à leur détriment, l’importation a trouvé sa place. Madagascar importe des pommes, des raisins, des choux, d’Afrique du Sud, des produits transformés tels que du ketchup et du maïs doux de l’Égypte et de la Turquie, du jus, de la confiture et des compotes de toutes sorte, de fruits d’Europe, d’Égypte, d’Afrique du Sud et de la Chine. Opportunités L’Autorité nationale chargée des mesures correctives et commerciales (ANMCC) a recueilli des données et des informations sur des produits agricoles des régions de Vakinankaratra, Bongolava, Itasy et Analamanga. Des produits concurrencés par les importations. La production et les industries nationales naissantes sont surtout vulnérables par rapport aux importations. Des mesures de sauvegarde de certaines filières de production sont ainsi en étude dans le but de promouvoir l’industrialisation. « La réussite de la démarche dépend de la satisfaction aux conditions requises à l’utilisation des instruments de défense commerciale suivant les règles de l’Organisa­tion mondiale du commerce (OMC). Il s’agit des preuves d’importation en quantités accrues, du préjudice subi par les producteurs ainsi que l’existence de lien et de causalité entre ces deux conditions » explique Barthélémy, directeur général de l’ANMCC, une branche du ministère du Commerce et de l’industrialisation (MICC). La démarche ne s’annonce pas facile, quoique salvatrice. Un équilibre entre les produits importés et une offre locale insuffisante faute de moyens d’écoulement, de calibre et de normes, de mauvais conditionnement pour le marché, est ainsi à trouver avant de décider de mesures de sauvegarde. Trois mesures de sauvegarde sont en vigueur jusqu’ici. Celles-ci concernent les importations de couverture, de détergents en poudre et de pâtes alimentaires. D’autres produits tels que l’huile alimentaire et le lait en boîte sont en cours d’enquêtes approfondies sur l’application ou non de mesures de sauvegarde.
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