Tourisme - Les opérateurs touristiques dans le pétrin


Le secteur touche le fond. À bout de souffle, les opérateurs tentent de trouver une échappatoire. Presque en sanglots au bout du fil. Joint au téléphone, le directeur de l’Office régionale du tourisme de la région Isalo Ihorombe a fait entendre la voix des acteurs du tourisme dans cette région qui continuent de subir de plein fouet les impacts de la crise sanitaire au même titre que le groupement des entreprises de Madagascar (GEM), et la fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM) qui ont publié conjointement un communiqué à ce propos par voie de presse hier. « Nous sommes à terre, nous souhaitons vous faire part de la situation mondiale de notre secteur et la situation que vivent les personnes du secteur tourisme face à cette crise. Par ailleurs, Isalo Ihorombe a toujours eu pour vocation d’attirer une clientèle étrangère. Les nationaux préférant généralement le tourisme balnéaire de masse à l’instar des vacances dans le Boeny ou encore dans la région Atsinanana. Charge à nous de nous adapter à ce nouveau contexte. Un objectif dont la réalisation demeure encore dans le doute » déplore Manitra Ratolojanahary, directeur exécutif de l’office du tourisme Isalo Ihorombe. Reprise utopique Une façon pour ce responsable de rejoindre le point de vue du FHORM qui annonce que les impacts de la covid-19 restent dramatiques malgré les quelques mesures d’atténuation déjà prises par les autorités. De nombreux propriétaires d’établissement ont dû mettre la clé sous la porte tandis que d'autres s’efforcent de ramener leurs prix jusqu’à plus de 45% de réduction pour attirer la maigre couche de touristes encore disponibles. Cette année, l’ensemble des opérateurs se mobilisent pour remonter la pente de façon à mitiger les impacts de la crise car selon leurs estimations, « la reprise sera plus que lente pour le secteur en 2021 et 2022 car le tourisme a perdu environ un peu plus de deux milliards d’ariary de revenus qui généraient des salaires, des investissements et des impôts ». Ce n’est donc que d’ici deux ans que ces professionnelles envisagent de voir le bout du tunnel. « À supposer que la situation revienne à la normale, il sera encore difficile de promouvoir un concept de tourisme local en bonne et due forme. Habituer le touriste malgache à recourir à un circuit classique de tour opérateur, hôtel et guide reste encore une utopie pour nous professionnels du secteur » ajoute un autre opérateur. L’intérêt commun de ces professionnels réside toujours dans l’objectif de maintenir au tan t que possible les emplois de tous leurs collaborateurs. Étant le troisième pourvoyeur de devises du pays après les mines et la pêche, le secteur touristique représente près de quatre cent mille emplois directs dans la grande île. Ils proposent ainsi des mesures pour améliorer les conditions du secteur malgré les difficultés. Notamment en rapport aux prises en charge des charges sociales 2020, l’ouverture du tourisme international en juin 2021 avec test PCR au départ et à l’arrivée ou encore le subventionnement de l’Office nationale du tourisme afin que ce dernier puisse assurer, dans la mesure du possible, sa mission de promotion nationale et internationale.
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