TAHIANA RAZANAMAHEFA - « Nous sommes optimistes pour cette année »


Responsable au sein du Groupe Stoi, Tahiana Razanamahefa se trouve sur plusieurs fronts des activités économiques. Elle parle de ses convictions pour le nouvel an à peine amorcé.
  • Quel bilan déduirez-vous de l’année écoulée ?
2002 aura été celle de la relance. Quoique les tares des mois de crise sanitaire ont pesé lourd sur la volonté des entrepreneurs d’aller de l’avant. Il y a eu aussi le délestage tournant qui a conduit au recours à des groupes électrogènes pour ne pas sanctionner les clients. Cela a généré des surcoûts sur les charges d’exploitation. Que ce soit pour les unités industrielles, pour les hôtels et restaurants, sans compter les difficultés des poissonneries, pâtisseries, coiffeurs, soudeurs, cybercafés… à gérer cette situation délicate ou la vie de tous les jours, dans ses multiples aspects, a été affectée. Et nous espérons que la Jirama pourra trouver des solutions pour résoudre ces carences en électricité. Les bailleurs de fonds l’assistent dans cette quête de l’excellence. Et encouragent à basculer dans les variantes de l’énergie renouvelable pour pallier les défaillances chroniques de la Jirama. Un des axes stratégiques du Programme émergence de Madagascar, PEM
  •  Étant directrice d’un hôtel quatre étoiles, avez-vous ressenti une réelle reprise des activités touristiques ?
Depuis la réouverture presque dans leur intégralité des frontières aériennes au mois de mars, une nette amélioration des fréquentations de la Grande île a été enregistrée. Des touristes ont été visibles dans les rues de la capitale. Ils ont fait un détour par des sites historiques et parcouru les marchés de produits artisanaux. Des croisiéristes fortunés sont passé par Nosy-Be, Antsiranana, Toamasina, Taolagnaro et Toliara. Nous étions convaincus qu’un jour ou l’autre, ce retour des touristes allait se produire. Nous avons investi pour nous préparer à cette éventualité prévisible. Je peux dire que nous n’avons pas trop à nous plaindre. Nous sommes optimistes quant à l’avenir du tourisme sur le court et long termes. D’autant que les actions de promotion de la destination Madagascar menées par le ministère du Tourisme et les Groupements professionnels vont apporter une meilleure visibilité sur les atouts touristiques du pays à l’étranger. Déjà, le pays est classé dans le Top 5 des endroits incontournables pour les voyageurs de cette année.
  • Votre Groupe est aussi omniprésent dans l’agro-business ?
Nous avons signé une accord de partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’élevage, MINAE, pour disséminer la culture du riz hybride chinois que nous pensons être la meilleure réponse pour arriver à l’autosuffisance alimentaire. Nous nous engageons à travailler avec des riziculteurs en mettant à leur disposition des semences améliorées, des engrais organiques que nous produisons nous-mêmes, en leur dispensant des techniques culturales, et avec notre Nouvelle institution de microfinance, NIM, ils peuvent souscrire des crédits dans des conditions plus qu’avantageuses. À la fin de l’année, nous étions à Manakara et à Mananjary pour concrétiser ces collaborations avec les autorités. Une disposition d’esprit avérée lors du Forum national des investissements du 28 au 29 octobre à Ivato. Où la STOI va apporter sa part de briques à la construction de la Nouvelle ville Tanamasoandro à Imerintsiatosika.
  •  2023 sera une année électorale. Vous ne craignez pas qu’un conflit politique vienne tout saper?
Les crises successives, politiques, sanitaires, climatiques et cycloniques, ont appauvri la population dans sa grande majorité. Est-ce encore nécessaire d’en inventer une? Je suis d’avis que les Malgaches en ont assez de ces difficultés improductives. Ils veulent la prospérité économique qui va associer le secteur public au privé. Nous sommes dans cette optique et entendons y investir. En tout cas, la stabilité politique est une condition sine qua non pour espérer obtenir une croissance économique inclusive, durable.  
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