REMANIEMENT - Un gouvernement de combat électoral en vue


Le bruit d’une recomposition de l’équipe gouvernementale se fait de plus en plus insistant. Une décision qui sera d’abord dictée par les enjeux électoraux qu’impose la présidentielle à la fin de l’année. La présidentielle en toile de fond. La course à la magistrature suprême sera un paramètre incontournable dans les décisions politiques qui seront prises cette année, dont celles concernant la gouvernance, à commencer par la recomposition du gouvernement. Depuis décembre, l’information selon laquelle il y aura une mise à jour de l’effectif gouvernemental dès l’entame de cette année, anime les chaumières politiques. Le scénario de la tentative de motion de censure engagée à l’Assemblée nationale n’a fait que conforter cette éventualité. Cent-cinq députés ont en effet signé pour la fronde contre la team de Christian Ntsay, Premier ministre. Une péripétie qui impose une décision politique dans le sens d’une redistribution des portefeuilles ministériels, voire plus. Seulement, jusqu’ici, un changement du gouvernement ne figure pas dans les débats. Le locataire de Mahazoarivo devrait rester en place, sauf revirement. Sans quoi, la tentative de motion de censure engagée par la Chambre basse n’aurait pas connu pareils rétropédalages. Dans les sérails du pouvoir, plusieurs s’accordent sur l’opportunité d’une recomposition de la team Ntsay. Certains parlent de mini-remaniement, d’autres de remaniement en bonne et due forme qui implique plusieurs ministres remplacés. Pour l’heure, c’est le calme plat du côté de l’Exécutif. Les discours qui se tiendront durant la présentation des vœux du gouvernement au président de la République, avant le premier conseil des ministres de l'année, pourraient donner une indication des décisions futures. Une chose est certaine. Une mise à jour de l’équipe gouvernementale amènera la nomination d’un ministre titulaire à la tête du ministère des Affaires étrangères. L’autre certitude est, par ailleurs, que ce qui s’annonce comme un remaniement sera surtout conditionné par les enjeux de l’élection présidentielle. La technicité et la performance seront prises en compte, certes. D’autant plus qu’en principe, chaque ministre est soumis à un contrat de performance. L’équipe gouvernementale devra en effet être à la hauteur des défis socio-économiques après une année 2022 que Andry Rajoelina, président de la République, reconnaît lui-même comme ayant été “difficile”. Performance et résultats Seulement, l’année électorale oblige, ceux qui siégeront au sein de l’Exécutif vont devoir faire preuve d’engagement politique et avoir des faire-valoir également pour préparer au mieux une éventuelle candidature du locataire d’Iavoloha pour un second mandat. À s’en tenir aux informations, le prochain remaniement du gouvernement sera aussi une occasion pour le chef de l’État de sceller de nouvelles alliances politiques pour densifier la coalition “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (IRD). La cohésion qui vient de prendre un sérieux coup, notamment, dans les rangs des députés, après la tentative de motion de censure avortée. Il y a aussi le cas du parti “Malagasy miara-miainga” (MMM). Il n’y a pas encore eu d’annonce officielle, jusqu’ici. Seulement, tout indique que le parti présidé par Hajo Andrianainarivelo, ancien ministre, et probable participant à la prochaine course à la magistrature suprême, ne fait plus partie de la coalition Orange. Néanmoins, les députés membres du MMM, élus sous les couleurs IRD n’ont pas encore quitté les rangs non plus. Par ailleurs, il y a aussi l'incertitude quant à la position du parti “Asa vita no ifampitsarana” (AVI). Officiellement, le parti AVI crie toujours haut et fort qu’il reste au sein de l’IRD. Norbert Lala Ratsirahonana, son ancien président national, qui a récemment cédé les rênes à un triumvirat, l’a encore réaffirmé quelques jours avant son départ. Seulement, les trois co-présidents des Jaunes et bleus ont, respectivement leur obédience politique. Seul l’un d'entre eux, à savoir Sylvain Rabetsaroana, ancien sénateur, reste assidu aux activités des Oranges. Deux choses l’une, un remaniement du gouvernement servira, pour Andry Rajoelina, à consolider la coalition présidentielle. La politique ne sera cependant pas tout. Comme indiqué auparavant, ceux qui seront appelés à siéger au sein de l’Exécutif et ceux qui y resteront devront performer. À Iavoloha, le 23 décembre, s’adressant au personnel de la présidence de la Républi­que, le Président a requis plus d’engagement, de la droiture, de l’abnégation et des résultats dans le travail de ses collaborateurs. Dans son discours de vœux à la nation, le 31 décembre, le président de la République a élargi cet appel à tous les acteurs, à tous les niveaux qu’ils soient élus ou désignés. “Si chacun prend ses responsabilités, à son niveau, il sera facile de développer le pays”, soutient-il. Plus que les actions politiques, en effet, ce seront les résultats des actions de développement et les solutions apportées aux maux de la population qui seront déterminants à la présidentielle.  
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