MARCHÉ DU GIROFLE - Toujours sur une tendance dynamique


Si l’on met de côté la parenthèse pandémique qui a secoué un temps la filière, force est de constater que le marché des clous de girofle est en hausse continue depuis plusieurs années et cette tendance n’est pas prête à s’inverser. Une belle perspective pour Madagascar qui parvient à renforcer sa position d’exportateur de référence de cette épice. Le clou de girofle est une épice de fleur aromatique largement utilisée depuis des décennies dans diverses applications alimentaires et de boissons. Le marché du clou de girofle est segmenté géographiquement en Europe, en Asie-Pacifique et en Afrique. La hausse continue de la demande de produits à base de plantes et naturels et de médicaments stimule la croissance du marché en raison des bienfaits médicinaux des clous de girofle. « Le girofle ne cesse de gagner en notoriété. L'évolution de la préférence des consommateurs envers l'utilisation de produits à base de plantes, en raison d'une plus grande efficacité et de l'absence d'effets secondaires, a entraîné une demande accrue de clous de girofle », indique-t-on. Et Madagascar se trouve être aujourd’hui le premier exportateur mondial de girofle, avec 40 000 tonnes de production. En 2022, la Grande Ile a produit 40 00 tonnes de girofles selon l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), qui indique par la même occasion que le pays représente désormais 27% de part du marché mondial. On sait en outre que Madagascar compte plus de 18 000 producteurs avec une surface cultivée de quelque 70 000 hectares, répartis du nord au sud du pays. Mais 90% de la production est concentrée dans la région d'Analajirofo. Les clous de girofle malgaches sont principalement exportés vers l'Inde, l'Indonésie, Singapour et l’Europe. Selon les prévisionnistes, le marché du clou de girofle devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 3,5 % au cours de la période 2022-2027. Si l'Indonésie demeure le plus grand producteur de clous de girofle, avec un volume annuel de production de 133 600 tonnes métriques, représentant une production mondiale de près de 72,9 %, ce pays est également le plus grand consommateur au monde et consomme environ 90% de sa propre production. Ce qui offre de la marge aux autres grands producteurs que sont Madagascar, la Tanzanie, les Comores et le Sri Lanka. Phase de restructuration A constater, en outre, que si les clous de girofle étaient généralement vendus dans des emballages sans marque ou en vrac, la tendance évolue car les consommateurs exigent de plus en plus des produits de marque et emballés qui valident l'authenticité de l'épice, où les étiquettes communiquent des informations importantes sur les ingrédients utilisés. Par conséquent, la demande croissante à travers le monde, aidée par la hausse de la consommation, pourrait entraîner une croissance régulière du marché au cours de la période de prévision. La Grande Ile est ainsi appelée à s’arrimer aux tendances émergentes du marché. Selon un exportateur de longue date de clous de girofle établi dans l’Analanjirofo, l’épice peut devenir dans quelques années le produit de rente rapportant le plus de devises à l’exportation. C’est dans ce contexte que l’appel à la restructuration de la filière pour une meilleure rentabilité et une régulation plus stricte s’amplifie. Une sollicitation que le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC) affirme avoir entendu. Ce département ministériel qui a indiqué que des mesures ont été prises pour améliorer le fonctionnement de la filière, éviter la spéculation et le non-rapatriement des devises. Du côté du groupement des exportateurs de girofle et autres épices de Madagascar (GEGM), on réitère sa disposition à contribuer à moderniser la chaîne de valeur de la filière. On s’attend également à ce que tous les opérateurs se soumettent aux normes en termes d’hygiène et d’infrastructures, que ce soit pour le séchage, le triage ou encore le conditionnement. Et toutes ces mesures en cours ou à venir permettront de produire des statistiques fiables et mettre hors course les acteurs véreux, notamment ceux qui passent au conditionnement en dehors du circuit tracé avec le centre technique horticole de Toamasina. Par ailleurs, pour une meilleure rentabilité et rationalité, la région Sud-Est, aspire à pouvoir expédier leur le girofle par le port de Taolagnaro. Avec le projet ODOF (One district One Factory) porté par le MICC, elle envisage aussi de mettre en place des centres de triage afin de gagner en valeur ajoutée.
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