Contentieux électoraux - Les résultats peuvent basculer


Une pluie de requêtes au Tribunal administratif d’Antananarivo. Les candidats et les parties concernées aux contentieux électoraux sont convoqués à Anosy. Des requêtes aux fins d’annulation des voix obtenues par des candidats, des requêtes de disqualification des concurrents ou des demandes d’annulation des opérations des votes et la tenue d’une nouvelle élection. Tels sont les motifs évoqués par les requérants dans les quatre coins de l’ex-province d’Antananarivo, selon les dossiers enrôlés au greffe du tribunal administratif. La dénonciation des mauvaises pratiques aux élections constitue la plupart des doléances des requérants. Hier a été ouverte au public l’audience relative aux élections du 27 novembre pour la région Anala­manga, Itasy, Bongolava et Vakinankaratra. L’attention des candidats est rivée sur le Tribunal administratif au vu de l’importance de la décision de l’autorité judiciaire compétente de trancher sur les contentieux électoraux. Les candidats qui mènent provisoirement cherchent des moyens pour défendre leur avantage. Tandis que ceux qui se sentent lésés optent pour la voie judiciaire pour renverser la tendance aux résultats définitifs des élections communales. Accusations Dans la mesure où l’affaire est mise entre les mains de la juridiction compétente en matière d’élections communales, le jugement des dossiers pourrait aboutir à un changement des résultats provisoires déjà proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce fut le cas de la commune d’Ampa­nihy Centre, région Atsimo Andrefana, où le candidat qui a mené initialement à la tête de liste, d’une différence de dix-neuf voix, a fini par être dépassé par son concurrent après la décision du Tribunal Administratif de Toliara. Parmi les parties assignées à se présenter devant le tribunal figurent les présidents de bureaux de vote. Njakatiana Randriamifidy est, entre autres, président de bureaux de vote dans la Commune Ampaneva Manjakandriana. Il est convoqué à Anosy car il lui est reproché d’avoir donné une faveur au candidat qui mène provisoirement avec une différence de quatre voix devant son adversaire. « Alors qu’aucune intention de manipuler les opérations électorales ou de faire des fraudes n’a eu lieu durant le jour d’élections », regrette ce responsable de bureaux de vote. Par ailleurs, d’autres candidats sont accusés d’avoir acheté des voix, d’avoir fait des précampagnes et détourné le choix des électeurs à travers des œuvres sociales. Hasiniaina Landry Randrianarisoa, candidat maire dans la commune d’Ivato a été épinglé dans une telle affaire. « Le rapprochement aux habitants durant l’opération d’attribution des permis de construire durant mon mandat, l’assainissement du marché et l’octroi des places sont devenus des motifs pour m’accuser d’avoir manipulé le choix des électeurs », se défend-il. Ainsi, l’annulation de ses voix dans les cinquante quatre Fokontany est revendiquée par son concurrent de l’IRD. Pour le cas du Tribunal administratif d’Antananarivo, plus de deux cents requêtes y sont déposées après la proclamation provisoire de la Commission électorale nationale indépendante le 9 décembre. Vu que le juge administratif dispose de trente jours pour le traitement des dossiers électoraux, la proclamation des résultats définitifs est prévue au plus tard le 10 janvier prochain, apprend-on du 1er substitut du Commis­saire administratif, Andriantojo Razafindrakoto.
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