Antananarivo - Un remblai bouche l'évacuation d'eau


Baigner dans l'insalubrité. L'eau monte doucement mais sûrement dans les fokontany de Tsaramasay, d'Ankazomanga , Andraharo et d'Ankorondrano Andranomahery. Certains de leurs habitants se trempent dans de l'eau sale pour se déplacer même dans leurs habitations. Ce calvaire est le fruit d'un remblai, situé dans le 5e arrondissement. Il bouche l'évacuation d'eau provenant des quartiers de 67 Ha, d'Ankasina et a transformé ces trois quartiers en une cuvette. « Une voie publique a été construite à la place de l'évacuation d'eau. Le propriétaire aurait accepté de construire des canaux pour l'écoulement de l'eau. Malheureusement, il ne l'a pas fait et ce sont nos voisins qui en font les frais », souligne Alain Ramanantany, président du Fokontany d'Ankorondrano Andranomahery, hier. Les victimes n'ont d'autres issues que de gagner les hauteurs. Près de deux cent familles ont quitté leur domicile pour s'abriter dans les bureaux de fokontany, depuis le 31 décembre. Ceux qui ont les moyens construisent des cases en bois pour échapper à cette inondation. « Nos enfants tomberont malades dans cette eau insalubre et par  l'odeur qui s’en dégage si nous persistons à y rester. Nous n'avons nulle part où aller, c'est pourquoi nous construisons temporairement cette maison », témoigne Fred Ralaiarison, chef d'une famille de sept personnes. Beaucoup, notamment les enfants, souffriraient de problème respiratoire. Les habitants s'attendent au pire avec le cyclone qui frappe déjà à la porte de la Grande île. « Si l'on ne se mobilise pas au plus vite pour démolir ce remblai, le fokontany tout entier se trouvera sous l'eau », enchaîne Alain Ramantany qui réclame qu'on fasse les travaux rapidement. Malheureusement, ce ne sera que ce jour que le 5e arrondissement convoquera le propriétaire et la descente sur le terrain n'est prévue que pour vendredi, selon Richard Rakoto, délégué de cet arrondissement. Entre temps, des possibilités de précipitations pourraient augmenter le nombre des sinistrés et aggraver la situation. La commune urbaine d'Antananarivo (CUA) remet au ministère en charge des Projets présidentiels, de l'aménagement du territoire et de l'équipement (M2PATE), la responsabilité de la délivrance de l'autorisation de ce remblai. Depuis octobre 2015, la CUA « a suspendu tous travaux de remblai et n'a octroyé aucune autorisation de remblai ». Contacté sur ce sujet, le M2PATE est resté de marbre. Miangaly Ralitera
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