ENJEUX URBAINS - Nette dégradation de la voie publique


La ville d’Antananarivo se dégrade. La Commune urbaine d’Antananarivo encourage la contribution de la population au développement par le paiement des impôts. La capitale se dégrade. Des ordures nauséabondes débordent des bacs et s’entassent dans les rues de plusieurs quartiers de la ville d’Antananarivo. Ils remplacent les guirlandes multicolores qui devraient être les décorations dans les rues du centre-ville, à l’approche de la fête de la nativité. La Société municipale d’Antananarivo (SMA) admet son incapacité à vider tous les bacs, régulièrement, en cette saison de pluie et de fruits. «Les déchets augmentent, et nos moyens, non. Nous fonctionnons avec vingt-quatre camions qui ne peuvent ramasser que près de 550 tonnes de déchets par jour, en ce moment.», indique le directeur général de la SMA, le colonel Jaona Ravoavy Andrianaivo. Pour lui, il faudrait, au moins, le double de ce nombre de véhicules, pour assurer le ramassage ponctuel des ordures dans la capitale. Il n’y a pas que le ramassage des ordures qui souffre dans la ville d’Antananarivo. Les chaussées se dégradent, nettement. On a l’impression de se trouver dans la campagne, en circulant dans les rues d’Isotry, de 67 Ha ou d’Ambodin’Isotry. Des travaux de réfection sont effectués, mais comme la réparation des voiries n’est qu’au point-à-temps, les chaussées se dégradent, rapidement. La montée des eaux, qui survient face aux problèmes de réseaux d’assainissement, accentue la dégradation des voies publiques. À Andravoahangy, à Antanimena, à Anosy, entre autres, les rues se transforment en un lit de rivière, chaque fois qu’il pleut dans la capitale. La plupart des canaux d’évacuation sont vétustes. Des agents de voirie effectuent des curages ponctuels des canaux, mais comme ils sont peu équipés et comme les riverains continuent à jeter leurs ordures partout, les canaux sont rapidement bouchés. La commune urbaine d’Antananarivo (CUA) tourne au ralenti car sa caisse est vide, selon le magistrat de la ville d’Antananarivo, Naina Andriatsitohaina. Il a donné l’exemple de la SMA qui a besoin de 800 millions d’ariary par mois pour fonctionner. Mais il n’y aurait que 300 millions d’ariary de disponibles. «C’est depuis le mois d’avril que nous n’avons pas pu travailler, si la CUA ne nous avait pas octroyée une subvention.», indique le directeur général de la SMA. Pour Naina Andria­tsitohaina, le développement est une responsabilité partagée. “Des travaux ont été réalisés pour le développement de la ville d’Antananarivo. Mais nos moyens sont limités...” lance-t-il.
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