JIRAMA - Retour fracassant du délestage


Antananarivo est dans le noir et les plaintes des usagers fusent de partout. La Jirama tente tant bien que mal de se stabiliser. Retour en force du délestage. Depuis quelques jours, différents quartiers de la capitale sont victimes de coupures d’électricité, de jour comme de nuit. Notamment Andraharo, Ambohimanarina, Talatamaty, Ambodimita, Ivato et Soavimasoandro avant-hier. Hier ce fut le tour d’Itaosy, d’Ampitatafika et ses environs de le subir. Sans parler de coupures survenues récemment dans la ville d’Antsirabe. La compagnie nationale de l’eau et de l’électricité avance, à chaque fois, des pannes techniques. « Panne du réseau d’alimentation électrique. L’équipe technique de la Jirama est entrain de réparer le dommage... La Jirama présente ses excuses pour les désagréments engendrés » peut-on voir sur la page facebook officielle de la compagnie depuis quelques jours en mentionnant les dizaines de quartier tombées dans le noir. « Nos clients cherchent l'électricité pour leur sécurité, et pour alimenter leurs appareils électroniques », signale le gérant d'un cyber café en périphérie de la capitale tandis qu'un travailleur indépendant craint de perdre ses clients européens dans la mesure où ces derniers ne considèrent nullement une coupure de courant comme un droit à l'incapacité de travailler. « Cette coupure représente une grande perte pour nous. Tous nos produits laitiers ne sont plus consommables » déplore Danielle Ange épicière. Le temps que l'approvisionnement en électricité de sa boutique revienne à la normale, ces produits commencent à fondre. « En une demi-journée, mon fonds de commerce a été réduit presque à zéro. On comprend que l'approvisionnement en carburant des groupes de la compagnie nationale n'est pas simple. Cependant il serait plus bénéfique que ces délestages respectent scrupuleusement des calendriers annoncés et qu'ils ne durent pas autant », ajoute-t-elle. Prétexte La vétusté des infrastructures et des installations de la compagnie, en plus du mauvais temps, est souvent annoncée comme prétexte à ces défauts d’approvisionnement en électricité. Pourtant la société nationale de l’eau et de l’électricité, à travers son directeur général, vient de se fixer comme objectif d’en finir avec le délestage d’ici la fin de cette année et d’atteindre un équilibre opérationnel pour les activités de la société avant la fin de l’année prochaine. Des promesses annoncées à l’occasion de l’ouverture de la célébration des quarante-cinq ans d’existence de la Jirama qui sont ainsi censés rassurer des usagers au bord du désarroi. Dans le business plan pour le redressement de la Jirama, il est prévu que la société revoit les termes de contrat avec ses fournisseurs. La compagnie d’eau et d’électricité Jirama a déjà fini de négocier avec quatre grands fournisseurs d’énergie, Jovena, Aksaf Power, Symbion Power et Enelec. Le projet Projet d'amélioration de la gouvernance et du secteur électrique, initié en 2015, avait pour objectif la rénovation des infrastructures et des machines de la Jirama. Il table sur une enveloppe de 65 millions de dollars octroyés par la Banque Mondiale pour renforcer la gestion et la gouvernance de ce secteur à Madagascar.
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