Naissance - Une sans-abri accouche sur la voie publique


C’est en pleine rue et non loin du centre de santé de base niveau II à Antanimena, qu’une trentenaire donne naissance à un petit garçon de 2 kilos 500, hier, vers 15 heures 30. Cette sans-abri, qui a déjà souffert de contractions, s’assoit à côté d’un taxi-ville, baisse son pantalon et sous-vêtement, pousse, et en quelques minutes, la tête du bébé sort. Les passants sont estomaqués, ils interpellent tout de suite le commissariat de police du troisième arrondissement. Des agents de ce dernier escortent le taxi-ville qui emmène la parturiente dans le CSB II d’Antohomadinika. La mère et l’enfant se portent bien, selon le rapport du CSB II à Antoho­madinika. Mais la vie de l’enfant serait en danger. « La mère a des comportements suspects. Elle sent l’alcool et refuse de nourrir le nourrisson. Elle a même dit à l’enfant que c’est à cause de lui qu’elle a souffert toute la nuit. Nous les avons séparés dans deux chambres différentes, de crainte qu’elle lui fasse du mal », explique un médecin auprès du CSB II. Ce n’est pas la première mère qui met au monde un enfant dans un lieu public ou hors de formation sanitaire. En 2015, une femme a, également, donné vie tout près du CSB II à Antanimena. Car accoucher n’est pas gratuit, même dans une formation sanitaire publique où la gratuité de l’accouchement est martelée, pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. L’acte médical n’est pas payant, mais la famille de la patiente doit fournir tout le matériel médical nécessaire à l’accouchement, ainsi que les médicaments. Ce qui n’est pas à la portée de tous.
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