Maltraitance - Des enfants handicapés-marchandises


Il y a eu des avancées dans la protection des personnes en situation d’handicap. Beaucoup restent à faire. Deux enfants qui souffrent d’un accroissement anormal de la boîte crânienne sont entourés par une foule dans le marché d’Andra­voahangy, hier vers le midi. Ils cavalent avec leur père, un peu partout, dont le but de quémander de l’argent. Le spectacle attire du monde. Ces deux frères deviennent les sources de revenu principales pour cette famille. Utiliser des enfants, notamment, ceux en situation de handicap, devient une pratique courante. À Antanimena, à Analakely ou encore, à Ampefiloha, d’autres enfants du même cas sont exposés comme des marchandises sur la voie publique, pour soutirer de l’argent. Visiblement, les victimes en souffrent. Et sans nul doute, ils voudraient jouer et aller à l’école comme les enfants de leur âge. La plateforme des Fédérations des personnes handicapées de Mada­gascar indique que l’exploitation de l’handicap d’un enfant est sanctionnable. Malheureusement, la situation laisse, les responsables concernés, indifférente. Personne ne réagit face à cette maltraitance envers les enfants en situation de handicap (PSH). Autant le ministère de la Population, que la famille, ou encore les associations ou organismes qui s’activent dans la protection des enfants et celle des PSH. En tout cas, les problématiques des PSH ne semblent pas être une priorité à Madagascar. Elles sont très vulnérables. Les infrastructures scolaires, sanitaires, celles du transport, sont inaccessibles pour la grande majorité. Problème d’emploi Il reste beaucoup à faire, en termes de protection des droits des PSH. Beaucoup n’arrivent pas à intégrer le milieu professionnel, alors que la politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle insiste à ce que les groupes vulnérables soient une priorité. « Il n’y a rien de concret dans l’application de cette politique. C’est vrai que le problème d’emploi touche toute la frange de la population, mais c’est encore plus grave lorsqu’elle nous touche », explique Josoa Robinson Radafinian­tsoa, directeur exécutif de la plateforme des Fédérations des personnes handicapées de Madagascar. La vulnérabilité du système de santé est un autre problème auquel les PSH font face, tout comme le droit de vote. Josoa Robinson Radafiniantsoa va jusqu’à dire qu’il y a eu des pas en arrière. «Nous avons lutté pour que la protection des PSH soit une direction au sein du ministère de la Population. Nos requêtes ont été entendues, il y a quelques années. Actuellement, cette direction est dissoute. C’est triste, car cette direction a ouvert plusieurs portes, pour faciliter l’amélioration de la situation des PSH », interpelle-t-il. Il tient à préciser, toutefois, qu’il y a eu des avancées. « Il y a de moins en moins d’exclusion à notre égard, dans les grandes villes, grâce aux multiples sensibilisations. Des enfants en situation de handicap sont scolarisés, grâce à l’opérationnalisation de l’éducation inclusive. Les examens nationaux sont adaptés à chacun de notre handicap. Par ailleurs, nous sommes de plus en plus consultés», cite-t-il comme exemple, hier. La célébration de la journée internationale des personnes handicapées a lieu ce jour. Plusieurs activités sont prévues.  
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