Justice - Raoul Rabekoto révoqué de la magistrature


Révocation avec suspension de solde. Telle est la décision prononcée par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui a siégé en conseil de discipline, contre Raoul Rabekoto, président de la Fédération malgache de football (FMF). Magistrat de carrière, le boss de la FMF est, visiblement, en train de boire le calice jusqu’à la lie. Il a été évincé de son poste de directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS), en 2019. Il a ensuite fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour malversations financières au sein de cette entité, au début de l’année 2020. Ce qui l’a amené à fuir le pays pour se réfugier en Europe. En septembre, il a été condamné par contumace à dix ans de travaux forcés et d’une amende de 500 millions d’ariary, dans le cadre de cette affaire. Sa peine s’accompagne d’une interdiction d’exercer une fonction publique durant dix ans. Voilà donc qu’après sa traduction devant le conseil de discipline du CSM, le magistrat Rabekoto a été révoqué. L’information a été partagée par Herilaza Imbiky, ministre de la Justice qui, selon la Constitution, est le vice-président du CSM, en marge d’un événement, hier, à Andraharo. Le président de la FMF a été dans la liste des cinq magistrats traduits devant le conseil de discipline du CSM durant sa session, la semaine dernière. Selon les explications, “le manquement aux devoirs et obligations de son état”, serait le motif de la révocation avec suspension de solde de Raoul Rabekoto. Une décision qui n’aurait pas de lien direct avec la condamnation prononcée par le Pôle anti-corruption d'Antananarivo (PAC), d’après le Garde des Sceaux de la République. Le motif de la décision du conseil de discipline du CSM revêt deux volets. Le premier, selon le ministre Imbiky, est que le président de la FMF n’a pas rejoint son poste au sein de la magistrature après qu’il ait été démis de ses fonctions de directeur général de la CNAPS, en 2019. Le second serait que le magistrat ait une obligation d’exemplarité. “Rien que le fait d’être mis en cause dans une affaire judiciaire, peut être considéré comme un manquement aux devoirs et obligations de son état”, ajoute le ministre de la Justice, durant un entretien.
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